Sud-Kivu : plus de 3 400 personnes déplacées enregistrées après les récents affrontements entre les wazalendo et Twirwaneho dans plusieurs villages des territoires de Fizi et Mwenga

Des déplacés vident le site de Kanyaruchinya pour se diriger vers Goma
Des déplacés vident le site de Kanyaruchinya pour se diriger vers Goma

Les récents affrontements entre les milices Wazalendo et Twirwaneho, dans les villages des territoires de Fizi et Mwenga (Sud-Kivu), ont provoqué le déplacement massif de près de 552 ménages comptant environ 3 452 habitants, a annoncé ce mardi la société civile. Cette dernière cite notamment les villages Tuwe tuwe, Kitasha, Ngezi, bilalo-mbili et Point zéro qui sont les plus touchés par les combats, aggravant la crise humanitaire.

Dans une note de plaidoyer, la société civile souligne que la plupart de ces déplacés ont fui leurs villages du 4 au 7 novembre.

« Ces affrontements ont engendré au jour d’aujourd’hui les conséquences négatives sur la vie de la population sur le plan matériel et humain dont : le déplacement massif de la population, vol des batails, incendie et destruction des maisons de la population. Au moins 552 ménages des déplacés, environ 3452 personnes forcées de quitter leurs villages vers les villages voisins », dit Alimasi Jacques, président de la société civile territoire de Fizi.

Il ajoute que plusieurs infrastructures sociales de base dont le centre de santé de Tuwe Tuwe ont été endommagées et détruites.

« Le village de Ngezi a été complètement dévasté par les belligérants. Le centre de santé se trouvant dans le village Tuwe Tuwe, dans la zone de santé d’Itombwe, aire de santé de Mikenge, a été complètement dépouillé de ses matériels importants dont les médicaments, les lits, etc », ajoute la note signée par M. Alimasi.

Les déplacés sont répertoriés dans les villages suivants : forêt de Bikyaka, forêt de la rivière Anunga ainsi qu’à Kanguli, Bilende, Mulima, Abala et d’autres dans le village de point zéro et massif d'Itombwe.

Depuis le 4 novembre, les affrontements se sont intensifiés dans la zone, les différents groupes des belligérants ont multiplié les assauts, les uns contre les autres. Les wazalendo de FABB et FDCC/APC sous commandement de Ngoma Nzito et Kakobanya et leur alliées FARDC ainsi que FDNB (armée Burundaise) s’affrontent contre les miliciens Twirwaneho, alliés de Red-Tabara, AFC/M23 soutenus par le Rwanda.

La société civile plaide pour la cessation des hostilités et l'ouverture d'un couloir humanitaire dans la zone.

« Nous plaidons pour la mise en place d’un couloir humanitaire. C’est une nécessité très urgente et indispensable en vue de sauver des vies humaines et de faire respecter les droits de l’homme et le droit international humanitaire. Les parties prenantes au conflit armé dans la région ont un grand rôle à jouer pour faciliter cette procédure pour que les organisations humanitaires accèdent facilement et avec quiétude dans toutes ces zones », a plaidé le président de la société civile de Fizi.

La société civile avait précédemment fait un état des lieux inquiétant caractérisé par des cas de malnutrition chez les femmes enceintes et les enfants, ainsi que plusieurs cas des violations et abus des droits humains dont les victimes restent jusqu’ici des civils.