La société civile du territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu) dit s'opposer à toute initiative visant à autoriser l'entrée en République Démocratique du Congo (RDC), des armées Ougandaise, Rwandaise et Burundaise dans le cadre d'une présumée opération régionale conjointe de traque des forces négatives dans l'est du Congo - Kinshasa.
Dans un communiqué de presse publié ce samedi 19 octobre à Kibumba (chef-lieu de Nyiragongo), la société civile déclare que ces armées étrangères ne sont pas les bienvenues au Congo, car indexées dans plusieurs rapports des organisations internationales et experts des Nations Unies comme "parrains de certains groupes armés auteurs des génocides et massacres de plus de 8 millions de civils innocents et plusieurs autres violations des droits humains dans l'est du territoire congolais".
Pour les forces vives de Nyiragongo, autoriser leur entrée, c'est faire courir le pays de plusieurs risques.
"A travers ces opérations, la RD Congo court plusieurs risques et nous craignons le blocage du processus du retrait volontaire des groupes armés ayant la bonne intention de répondre positivement à l'appel du chef de l'État de déposer les armes pour donner la place à la paix. Autant que notre pays est convoité pour ses potentiels géopolitiques, les armées précitées une fois au pays, procederaient au pillage systématique de nos ressources comme cela fut le cas dans le passé, elles auraient dû mal à rentrer dans leurs pays respectifs. Nous craignons aussi l'attisement des conflits tribalo-ethniques, ce qui pourrait attiser les tensions entre les communautés, même après le retrait de ces forces du territoire congolais, avec le risque d'une probable reconstitution de (nouveaux) groupes armés (pour la prétendue autodéfense des communautés)", s'inquiète, dans son communiqué, la société civile de Nyiragongo.
Cette déclaration intervient alors que le sujet fait débat au sein de l'opinion, après qu'un document de cinq pages signé par le chef d'Etat major de l'armée congolaise, annonçant une grande offensive conjointe des armées de la région des Grands Lacs contre les rébellions dans l'est de la RDC, a fuité dans la presse.
La société civile de Nyiragongo demande à Kinshasa d'abandonner cette option et de faire plutôt recours aux forces venant de la SADC, la communauté pour le développement de l'Afrique australe.
Cette structure recommande aussi le renforcement des effectifs de la brigade d'intervention des Nations Unies, déployée en RDC, brigade qui avait, d'après elle, "manifesté (son) souci conjointement avec les FARDC (Forces armées de la RDC), d'en finir avec les différents groupes armés à l'instar du M23".
Claude sengenya