RDC-Rwanda : pas de traversée Gisenyi-Goma, mais Kigali nie

Photo ACTUALITE.CD.

Les autorités rwandaises nient avoir fermé la frontière entre les villes de Gisenyi et Goma en raison de la confirmation d’un troisième cas de l’épidémie d’Ebola au chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

« La frontière n’était pas fermée. C’était un malentendu », a écrit sur son compte twitter, Olivier Nduhungirehe, ministre d’Etat en charge de la communauté de l’Afrique de l’Est.

A la grande et petite barrière, deux postes frontaliers entre les Gisenyi et Goma, les entrées et sorties sont interdites du côté rwandais. Le démenti du ministre rwandais contraste avec plusieurs témoignages des Congolais vivant à Gisenyi qui n’ont pas pu traverser ce matin à Goma.

« Pas de sortie, pas d’entrée. La police du Rwanda signale qu'il y a une réunion entre les autorités congolaises et rwandaises aujourd'hui. Elles vont certainement évoquer les dispositions à mettre sur pied en vue d'éviter la traversée du virus Ebola au Rwanda et dans toute la région des grands lacs », témoigne une jeune femme congolaise vivant au Rwanda qui s'est vu l'accès interdit.

« Les femmes, surtout les commerçantes sont assises de part et d'autre comme si elles étaient en deuil. Surtout qu'elles vivent au jour le jour. Il y en a ici qui se demandent comment vont-elles survivre si jamais cette frontière est fermée pendant longtemps », témoigne pour sa part une autre femme congolaise qui habite près de la petite barrière.

Ce jeudi matin, les autorités congolaises ont qualifié d’unilatérale la mesure de Kigali. « Sur décision unilatérale des autorités rwandaises, les citoyens rwandais ne peuvent pas sortir pour Goma, tandis que les congolais, eux, peuvent sortir de Gisenyi mais interdits d’y entrer. Cette décision préjudicie plusieurs congolais et expatriés qui vivent à Gisenyi mais travaillent à Goma. Les autorités congolaises déplorent cette décision qui va à l'encontre de la recommandation de l'OMS », rapporte le service de communication de la Présidence de la RDC.

Un an après la déclaration officielle de l’épidémie, le cumul des cas est de 2.701, dont 2.607 confirmés et 94 probables. Au total, il y a eu 1.813 décès (1.719 confirmés et 94 probables) et 776 personnes guéries.