Quelques femmes politiques ont donné ce lundi 22 avril leurs points de vue sur la candidature de Jeanine Mabunda à la tête de l'Assemblée nationale (AN). Membres de partis politiques et associations soutenant les femmes, elles reviennent sur leurs motivations par rapport à cette candidature.
Marie Louise Itambala est membre du Rassemblement des Démocrates Tshisekedistes (RDT) dans le Haut Katanga. Elle parle des prouesses de Jeanine Mabunda dans la lutte contre les violences sexuelles. " Jeanine Mabunda s'est distinguée dans la défense des femmes et des filles victimes des violences sexuelles. C'est ici l'occasion de la soutenir" dit Marie Louise qui ajoute par ailleurs, le comportement que devra adopter la nouvelle présidente de l’AN “ Si Jeanine Mabunda gagne ce poste, il faudra vraiment qu’elle soit démocrate. Elle devra écouter tout le monde, accorder la parole à toutes les tendances”.
Florence Boloko, secrétaire exécutive de la Coalition des Femmes pour la paix et le Développement, pense que c'est une opportunité pour la femme de se démarquer dans la gestion. "Nous ne pouvons que nous réjouir de la désignation de Jeanine Mabunda. Il y a eu des hommes à ce poste. C'est maintenant une occasion pour la femme de faire la différence dans la gestion du pays "affirme Florence qui propose “d’initier une loi pour la cooptation des femmes tel que l'on a fait avec les chefs coutumiers. Cela pourrait augmenter le nombre de femmes à l'Assemblée nationale qui actuellement sont à 10 % de l’effectif total”.
Emilie Mburanuwa de Goma, conseillère principale de l'AFDC voit son voeu se réaliser " Nous avons longtemps voulu la participation de la femme dans les affaires politiques du pays. nous pensons qu'elle va gérer l'Assemblée Nationale comme il se doit" souligne Mme Mburanuwa.
Soutenir la candidature d'une femme membre d'une autre famille politique est également une réalité à laquelle certaines femmes ont été confronté. C'est le cas de Clotilde Mutita et Neema Bikaylwira.
Unies bien que de famille politique différente
"S'il faut entrer dans le jeu stratégique, dans les pratiques et théories politiques peut-être que l'on ne soutiendrait pas cette candidature. Seulement, puisqu'il s'agit de la candidature d'une femme, je soutiens cette candidature. Je suis de l'opposition et je le demeure. Je suis consciente de la situation dans laquelle se trouve mon pays, je sais que les choses ne vont pas très bien"avoue Clotilde Mutita, Coordonnatrice interfédérale de l'UNADEF depuis Lubumbashi
" Il est rare que des femmes occupent des postes clés dans notre pays. Si je devais considérer la question des familles politiques, normalement, je ne soutiendrais pas cette candidature. Mais, je suis obligée de soutenir cette femme pour que l'on puisse accéder aux lois qui vont permettre de hausser le taux de participation effectives des femmes aux postes à responsabilité" dit Neema Bikaylwira, présidente de l'ARC depuis Goma. Elle propose "l'élaboration et le vote des lois telles que la loi électorale et la loi sur la participation de la femme dans les instances publiques.”
Marie Josée Bunsana qui avait émis au mois de mars dernier, le voeu de voir une meilleure implication de la femme politique congolaise dans les affaires de son parti a donné ce qui devrait être prioritaire pour Jeanine Mabunda. “En termes de priorité, Madame Mabunda devrait faire en sorte les lois sur la femme soient votées et mises en oeuvre. Nous avons mené un plaidoyer auprès du premier ministre Bruno Tshibala pour la signature du décret de la mise en oeuvre de la parité. Jusqu’à ce jour, les textes souffrent d’application au niveau de la primature” a fait savoir Marie-Josée Bunsana, Présidente du Cartel des Femmes politiques
Initialement prévue pour ce mardi 23 avril, l’élection des membres du bureau définitif est décalée pour mercredi 24 avril 2019 à 10 heures selon un communiqué du bureau provisoire de l’Assemblée nationale.
Prisca Lokale