<em>Mise à jour.</em>
Sultan Ahmed Bin Sulayem, président-directeur général de DP World, est content d’avoir signé le contrat permettant à son entreprise de construire le port en eau profonde de Banana.
<em>«Nous sommes ravis d'étendre notre empreinte africaine avec un investissement majeur en République démocratique du Congo, qui est le troisième pays le plus peuplé d'Afrique, mais qui n'a pas de profondeur directe à la mer. L'investissement dans ce port en eau profonde aura un impact majeur sur le commerce du pays, avec des économies de temps et de coûts significatives, attirant plus d'appels directs de grands navires en provenance de l'Asie et de l'Europe, et finalement agir comme un catalyseur pour la croissance du pays et de l'économie de la région »,</em> a-t-il dit dans un communiqué publié ce dimanche 25 mars 2018.
Le contrat a été signé, vendredi 23 mars 2018, trois jours après l’adoption du projet par le Conseil des ministres. Le contrat dont le premier investissement estimé à 350 millions de dollars américains sur 24 mois permettra à cette société d’asseoir sa position en Afrique et dans le monde.
<em>« DP World est devenu un acteur majeur en Afrique et le port de Banana contribuera à notre réseau mondial et à la croissance continue dans les marchés en développement. Nous sommes convaincus que cet investissement offrira des rendements attrayants aux actionnaires à long terme et nous sommes impatients d'apporter à la République démocratique du Congo les meilleures pratiques en matière de productivité, de sécurité, de sûreté et d'environnement de DP World dans le développement et l'exploitation des terminaux à conteneurs »</em>, a-t-il ajouté.
Pour le vice-Premier ministre et ministre des Transports et des Voies de communication, José Makila Sumanda, qui a représenté la partie congolaise, la RDC est obligée de rationaliser la petite portion qui la connecte avec le monde à travers l’océan Atlantique.
<em>« Sur les 37 km de littoral, la RDC n’a qu’un petit contact avec l’océan Atlantique dans les eaux profondes de l’embouchure du Fleuve Congo. Cette petite ouverture est faiblement exploitée car, pour ses transactions internationales, le pays est obligé d’utiliser deux ports intérieurs, situés à Matadi et Boma, qui ne sont pas en eaux profondes et dont la faible calaison oblige tous les navires de haute mer à transiter aux ports des pays voisins, notamment ceux de Pointe-Noire et Walvis Bay. Ce qui pose un réel problème de compétitivité de notre commerce extérieur »,</em> a-t-il indiqué.
Dans ce projet, l’Etat congolais aura 30% de participation non-diluable au capital social et DP WORLD aura 70 %. Les postes du président du conseil d’administration (PCA) et du directeur général (DG) seront assurés par les Congolais et la construction se déroulera en 4 phases pour atteindre au final 1600 mètres avec une capacité de plus de 2 millions de containers 20 pieds par an. En plus, une zone économique spéciale sera érigée non loin du port.
DP World est le troisième exploitant portuaire mondial. Il est une filiale de Dubai World, société de participation appartenant au gouvernement de Dubaï. Il est coté au Nasdaq Dubai.
Ce dossier a été traité dans un climat de suspicion et d’allégations de corruption.
<em>« Le contrat que s’apprêterait à signer le gouvernement de la RDC et DPW pour la construction et l’exploitation du port de Banana est supposé créer une structure de sociétés permettant l’enrichissement personnel de personnes politiquement exposées, dont le président congolais Kabila. L’ensemble des négociations serait également entaché de faits de corruption autour d’un projet qui doit s’élever à plus d’un milliard de dollars US »,</em> note la plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) qui publie une série de documents à ce sujet.