La France, à son tour a émis des réserves, par rapport à l’utilisation de la machine à voter pour les prochaines élections.
<em>« L’utilisation de machines à imprimer les bulletins de vote, sans précédent en Afrique, mérite un examen approfondi tenant compte du contexte particulier en République démocratique du Congo. Cette question renforce la nécessité pour la commission électorale nationale indépendante d’accepter le déploiement d’experts internationaux et de mettre en œuvre une totale transparence sur tous les aspects du processus électoral »,</em>a dit Agnès Von der Mühll, porte-parole du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères au cours d’une conférence de presse le 14 février dernier.
Elle a rappelé que son pays est attaché au respect du calendrier électoral et a insisté sur la confiance entre les parties prenantes aux élections.
<em>« Elle est essentielle pour la confiance entre toutes les parties. La France salue à cet égard le consensus entre l’Union africaine, la Communauté de développement d’Afrique australe, l’Union européenne, les Nations unies et l’Organisation internationale de la Francophonie, ainsi que leur disponibilité à déployer sans délai une assistance technique électorale », </em>a-t-elle ajouté.
Par la voix de Nikki Haley, ambassadrice américaine à l’ONU, les Etats-Unis d’Amérique, pour leur part, s’étaient clairement opposés à ce mode de vote.
<em>« Nous sommes très préoccupés de voir l’insistance (de la Commission électorale indépendante CENI) à vouloir utiliser un système électronique de vote (…). Un tel recours représente un risque colossal et les Etats-Unis souhaitent le recours à des bulletins papier pour qu’il n’y ait pas de doutes sur le résultat. « Les Etats-Unis ne soutiennent pas ce recours à un système électronique »</em>, avait dit Nikki Haley au cours d’une réunion informelle à l’ONU lundi 12 février.
A Kinshasa, la MONUSCO a, de son côté, refusé de commenter la décision d’utiliser le vote dit semi-électronique par la CENI.
<em>« Ici à la MONUSCO, nous sommes une opération de maintien de la paix, nous faisons partie du Secrétariat des Nations Unies et nous mettons en œuvre les résolutions qui nous sont données par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette résolution, une fois encore, nous demande d’apporter un soutien logistique à la CENI, en rappelant que l’organisation des élections et donc les choix relatifs à l’organisation des élections relèvent uniquement des autorités congolaises et de la centrale électorale nationale indépendante »,</em> avait dit Florence Marchal, porte-parole de la MONUSCO au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la MONUSCO, mercredi 14 février 2018.
La CENI n’entend pas revenir sur le choix de la machine à voter, qui pour elle aiderait à réduire le coût des élections. Le coût des scrutins est estimé à 432 millions de dollars avec les machines à voter et à 554 millions pour des bulletins papier.