L’observatoire de la dépense publique (ODEP) accuse la Commission Électorale Nationale Indépendante CENI de manque de transparence dans la gestion des fonds alloués par le gouvernement et les partenaires au développement pour le processus électoral en République démocratique du Congo. Dans un document rendu public ce vendredi 12 Janvier 2018 au cours d’une conférence de presse, cette organisation affirme que la CENI n’a élaboré ni publié aucun plan de décaissement des fonds mis à sa disposition.
«<i>L’ODEP note que la Loi des finances 2018 fixe les prévisions des dépenses pour les opérations électorales à 840. 000. 000.000 FC soit 463 218.264,03 USD au taux moyen de 1813,4 FC pour un dollar américain et 72.536.000.000 FC soit 40.000.000 USD au titre d’Appui logistique de la MONUSCO. Cependant, aucune ligne budgétaire ne renseigne clairement les détails de ces dépenses exceptionnelles. Pour l’ODEP, les données budgétaires doivent être exactes et s’appuyer sur des estimations connues du public. Elles doivent également garantir que le gouvernement dépense les deniers publics sur les priorités pour lesquelles il l’a approuvé, réduisant ainsi la marge de corruption et d’inefficacité</i> », indique le document.
L’organisation de la société civile dénonce aussi la mauvaise affectation de certaines ressources financières qui servent à l’achat de certains biens qui paraissent, selon elle, moins importants.
«<i>Ce n’est qu’après le vote du projet de Loi de finances 2018 que la CENI a fourni les détails du budget des opérations électorales sur le papier au format A3, dont les grandes lignes ont présenté de manière suivante : 105 149 exemplaires de machines à voter pour un prix unitaire de 1500 USD. Ce qui porte leur coût total de 157 723 500 USD. Il est prévu 2,6 millions USD pour des pagnes, 400 000 USD pour des T-Shirt ; 350 000 USD pour des jackets, 100 000 USD pour des képis ; 75 000 USD pour des parapluies, 50 000 USd pour des portes clés, 75 000 USD pour des drapeaux. Mais ces prévisions ne sont pas inscrites dans la loi des finances 2018. A la place des pagnes, casquettes, t-shirts, il aurait été mieux d’affecter ces fonds à la formation et la sensibilisation de la population, surtout que lors de l’opération d’enrôlement des électeurs, la production des supports de communication susmentionnés a été gérée de manière mercantiliste par la CENI</i> », explique l’ODEP.
De cette analyse, l’Observatoire de la Dépense Publique note l’absence de contrôle parlementaire, de la cour des comptes et de l’inspection générale des finances sur l’exécution du budget alloué au processus électoral en RDC. Selon cette organisation citoyenne, les rapports annuels de la CENI déposés au parlement n’ont fait à ces jours aucun débat à la plénière ni de mission d’enquêtes parlementaires.
L’ODEP recommande ainsi à la CENI de produire un budget réaliste assorti d’un plan de décaissement afin de permettre au gouvernement et aux partenaires extérieurs de mobiliser les moyens requis à la réalisation des opérations électorales.
<b>Willy Akonda Lomanga/ Desk Eco</b>