Le programme Elan RDC, appuyé par la Coopération Britannique DFID et TASAI a présenté, le mercredi 04 octobre 2017 au Béatrice hôtel, le rapport d’une enquête sur la situation de l’industrie semencière en République Démocratique du Congo.
L’étude a mis l’accent sur quatre cultures céréalières importantes pour la sécurité alimentaire en RDC à savoir le Riz, le maïs, les haricots et le soja. Elle porte sur 12 provinces sur les 26 que compte la RDC. Ce sont les provinces où les quatre cultures sont cultivées et dans certains cas il y a des développements notables dans le secteur des semences.
L’étude 1 résume 20 indicateurs et compare la RDC à d’autres pays ou des études de Tasai ont été menées. Entre 2014 et 2016, un total de 20 variétés des quatre cultures ciblées ont été sortie. Parmi ces produits agricoles, six étaient des variétés de maïs, quatre variétés de riz et dix variétés de haricots. Aucune variété de soja n’a été sortie au cours de cette période.
Les producteurs de semences en RDC ont signalés que la présence des fausses semences est un problème majeur qui affecte l'industrie des semences. En 2016, un total de 185 cas de fausses semences ont été signalés. Ceci est significativement plus élevé que le nombre rapporté dans d’autres pays africains, l’Ethiopie(11), le Malawi (20), la Tanzanie (18), la Zambie (22) et le Zimbabwe (52).
Toujours selon cette étude, en 2016, Il y avait 161 concessionnaires agricoles dont 42 centres agro-industrie (qui servent de grossistes pour approvisionner des petits agro-concessionnaires) et 117 de petits agro-distributeurs ruraux. Cela se traduit par un ratio d’un agro-distributeur pour 43 882 ménages en RDC. Ceci est clairement insuffisant et conduit à une situation où la plupart des agriculteurs ont un accès très limité ou pas aux agro-marchands. Tous les pays interrogés par Tasai ont plus de concessions agricoles et un ratio plus élevé de concessionnaires agricoles par ménage : Un concessionnaire pour 1221 ménages au Kenya, 1320 ménages au Malawi, ou encore 2900 ménages en Tanzanie.
Pour Nathan Hulley, le numéro un d'Élan RDC, la RDC a pris du retard dans la mise place de l’industrie semencière contrairement à d’autres pays voisins. « <i>Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de travail à faire pour accroître l’industrie semencière en RDC. Le pays est un retard par rapport à ses voisins et pourtant la RDC a beaucoup de potentialité. Nous avons commencé avec ces quatre produits et nous allons étendre avec d’autres. Et nous voulons travailler aussi avec les acteurs étatiques notamment pour obtenir la loi sur les semences</i> », a-t-elle déclaré.
De son côté le directeur de cabinet du ministre de l’agriculture estime qu’on ne peut parler du développement agricole sans évoquer les semences de bonne qualité.
« <i>Le gouvernement salue cette initiative d'Élan et l’encourage dans ce combat de vouloir échanger sur la mise en place des semences de bonne qualité dans le pays. On ne peut pas parler de développement lorsqu’une personne plante un Kilo de semence pour récolter un Kilo. On plante un kilo pour récolter plusieurs Kilo. Et pour y arriver il faut mettre à la disposition des paysans et autres agriculteurs des semences de bonne qualité ou des semences améliorées. Le gouvernement travaille aussi sur le plan juridique pour obtenir une nouvelle loi des semences</i> ».
Elan RDC a financé et soutenu Tasai en menant des recherche en RDC pour atteindre un objectif commun : soutenir le gouvernement de la RDC et d’autres acteurs clés de l’industrie semencière afin de créer et maintenir un environnement propice qui accélère le développement d’un secteur privé dynamique dans l’objectif d’améliorer les moyens de subsistance des millions de petits agriculteurs congolais.
Elan RDC est un programme de développement du secteur privé qui vise à augmenter les revenus de plus d’un millions d’hommes et des femmes à faible revenu en RDC d’ici 2020.
Un secteur de semences concurrentiel est important pour assurer la disponibilité en temps opportun des semences de qualité de variétés améliorées appropriées à des prix abordables pour les petits agriculteurs.
<b>Willy Akonda Lomanga/ desk Eco</b>