La prolifération des salons de coiffure de petite fortune est de plus en plus constatée dans la ville de Kinshasa. Si dans la partie Ouest de la ville, principalement dans les quartiers dits ‘riches’ ce phénomène n’est pas visible, la partie Est par contre, plus populaire, connaît une expansion remarquable de ces salons de coiffure construits pour la plupart avec des tôles ou des plaques en bois communément appelés triplex.
Il est désormais difficile de circuler plus d’1 Km sans apercevoir ces salons de coiffure de routine. Certains propriétaires interrogés par ACTUALITE.CD affirment que les dépenses pour la construction dépassent souvent 1.000 USD.
Construits presque tous de la même manière, c’est-à-dire avec des baies vitrées pour permettre aux passants de voir comment le travail se fait, ampoules incandescents pour assurer la lumière du jour, la majorité de ces salons ont un tarif qui varient de 1000 à 2500 FC tenant compte des particularités de chaque établissement.
Pour Constant Makindu, gérant de cinq salons appartenant à un seul propriétaire, l’activité prend de plus en plus de l’ampleur, mais seule la fluctuation du taux de change ne leur permet pas d’avoir un prix stable.
« <i>Nous avons commencé en 2009 et le prix était à 9000 FC l'équivalent de 10 $ à l’époque. Au fur et à mesure qu’on avait de la concurrence, le prix est allé progressivement à la baisse. Et aujourd’hui nous sommes à 2500 FC par coiffure. Mais il y a un mois avant la dépréciation du Franc Congolais par rapport au dollar américain nous étions à 1500 FC. Un prix qui reste toutefois supérieur à nos voisins qui sont depuis toujours à 1000 FC. Actuellement nous avons 5 salons de coiffure dans la commune de Kalamu avec plus de 55 employés. Au fait, chaque coiffeur a droit à 40 % par coupe et la moyenne pour chacun est d’une dizaine des têtes par jours. En réalité, l’instabilité du taux de change</i> <i>nous déstabilise aussi.</i> <i>Un prix stable fidélise aussi la clientèle</i>». Affirme-il.
De son côté Mambueni Makoso, propriétaire d’un salon de coiffure situé dans la commune de Lemba, estime que la concurrence qui a entraîné la baisse sensible du prix sur terrain est bénéfique pour plusieurs d’entre eux. Ainsi dans chaque salon on a en moyenne une dizaine de coiffeurs. Selon lui, l’alimentation du courant électrique reste le seul obstacle majeur dans l’exercice de leur métier.
<i>« La baisse de prix nous permet aujourd’hui de faire plus de bénéfice que ce qu’on faisait avant. Notre tarif par exemple était à 3 500 FC il y a quelques mois. Mais c’était difficile pour nous d’avoir plus de trente clients par jour. Actuellement, nous avons souvent au quotidien plus de 150 clients. Mais la seule difficulté reste le courant électrique. Certaines personnes ne veulent pas être coiffées avec des lames de rasoirs. Et quand il n’y a pas de courant c’est vraiment difficile de bien travailler surtout la nuit ou nous avons une forte fréquentation. Nous demandons aux autorités de tout faire pour que les micros entreprises puissent avoir régulièrement du courant électrique qui reste le moteur de tout développement ».</i>
Des experts estiment à plus de 12 millions le nombre d’habitants dans la ville province de Kinshasa. Et selon eux, au moins 40 % sont des hommes. Et si l’on considérait au moins 1 millions le nombre des hommes et des petits garçons qui se coiffent une fois le mois à 1000FC, cette activité devrait en principe générer 1 milliard de franc congolais, soit plus de 588 000 $ chaque mois. En d’autres termes plus de 6 millions USD chaque année. En définitive, il s’agit là d’une activité très lucrative qui crée tant bien que mal, des petits emplois.
<b>Willy Akonda Lomanga / desk Eco</b>