Kimbembe : "Je vais arranger la situation en 20 jours si je rentre à la SCTP"

Jean Kimbembe Mazunga, directeur général suspendu de la Société congolaise des transports et des ports (SCTP), a rejeté ce mardi 27 juin les allégations de l'actuelle présidente du conseil d'administration, Vicky Katumwa, qui lui attribue la situation de crise que traverse la cette société à travers la mauvaise gestion de l'ancien comité qu'il avait jadis dirigé.

De son côté, Kimbembe accuse à son tour Vicky Katumwa d'incompétence et déclare sur ACTUALITE.CD avoir la clé de la résolution de la crise si on lui donnait 20 jours de travail.

<b></b><b>Le comité actuel vous accuse de mauvaise gestion. Quelle est votre réaction ?</b><b>
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</b>D’abord, je ne suis pas encore ancien directeur général. L’ordonnance du président de la République retient encore mon mandat. Je suis encore le DG de la SCPT mais en suspension. Vis-à-vis des accusations que nous subissons, je crois qu'après avoir dirigé une entreprise, on ne peut pas dire que ceci est arrivé à cause de celui qui était là avant. Je pense que c’est trop simpliste. La direction générale avait un pouvoir de signature qui ne dépassait pas 500.000 dollars. Au-delà de ce montant, on devrait requérir l’aval du conseil d'administration que préside la PCA. Donc si on a mal géré, ce n’est pas la direction générale qui doit être traitée de mauvaise gestion mais c’est le conseil d’administration. Parce que chaque mois, depuis le 2 avril 2015, nos rapports de gestion faisaient l’objet d’examen et approbation en conseil d’administration. Notre gestion en fin d’exercice 2015 avait été réputée meilleure que les précédentes. Nous avons terminé l’année 2015 sans arriéré des salaires. En 2016, vous avez vu ce qui s’était passé. Le gouvernement a réduit son budget, mais cela ne nous a pas empêché de gérer l’entreprise comme il se devait. On payait les gens chaque mois, tout le monde le sait. Donc on ne peut pas dire que Monsieur Kimbembe a mal géré. Alors que ma gestion a été cautionnée par le conseil d’administration.
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</b><b>On vous accuse d’avoir laissé l’entreprise avec des dettes…</b><b>
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</b>Nous avons pris les commandes de l’entreprise le 2 avril 2015. Nous avons trouvé les travailleurs en grève. Trois mois d’impaiement à Kinshasa, quatre mois en provinces. En 20 jours, nous avons réalisé l’exploit de régler toutes ces dettes là. Nous n’avons pas dit que c’est monsieur tel qui nous a précédés qui avait mal géré. Nous avons pris nos responsabilités, et en 20 jours on a payé les arriérés à Kinshasa et en provinces. Comme tout le monde qui nous avait précédé n’avait des yeux que sur le port de Matadi parce que c’était le pourvoyeur des recettes à plus de 80%, c’était une grave erreur. Nous avons entrepris de réhabiliter le chemin de fer. Le chemin de fer était relancé et nous avions eu à capter les 2.700.000 de tonnes de ciment qui devraient provenir des trois cimenteries majeures.  Et c’était ça les clés de la relance. Alors quand ils parlent de contrat, il s’agit de quel contrat ? La direction générale de la  SCTP ne peut pas engager l’entreprise pour 500.000 dollars. Si on parle de ce montant, c’est plutôt le fond que le gouvernement avait mis à la disposition de l’entreprise pour l’acquisition des équipements du port de Matadi. Ça n’avait rien à voir avec le paiement des salaires. Cet argent d’ailleurs était logé dans le compte de BGFI. Même si c’était 7.000.000 USD, est-ce qu’il faut attendre 7 mois pour dire on paie les dettes et qu’on ne peut pas payer les salaires ? L’enveloppe salariale c’est 5.000.000 USD et ce n’est pas deux mois de salaires. Voilà donc ce sont des fuites en avant, ce qu’ils disent. C’est la recherche d’un bouc émissaire.

<b>Quelle issue à la crise actuelle, d’après vous ?</b><b>
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</b>Premièrement la PCA n’a pas donné la vraie solution dans tout ce qu’elle a dit. La vraie solution c’est de dire quand est-ce qu’ils vont payer ces arriérés, et comment. Elle est incapable de le faire. J’ai appris qu’ils sont en train de mettre à l’hypothèque le bâtiment… Ce sont des solutions extrêmes. Il faut rester dans le corps du métier. C’est le transport des ciments par le chemin de fer qui va sortir l’entreprise de cette crise. Cela va constituer la garantie pour des banquiers d’accorder les facilités à la SCTP. Parce que nous étions en programme avec les Sud-Africains pour nous accorder des locomotives afin de transporter du ciment. La garantie, c’était la production avérée qu’il y avait déjà dans les trois usines de production au Bas-Congo. Le transport des matières premières, le transport vers les usines, le transport des ciments à Kinshasa, c’est ça la voie de sortie.
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</b><b>Donc vous estimez être accusé à tort ?</b><b>
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</b>Non, mais on ne peut pas m’accuser comme ça sept mois après. Et la PCA ne peut pas m’accuser parce que c’est elle qui cautionnait toutes les décisions de la direction générale. Parce que la gestion était approuvée par le Conseil, donc on ne peut pas dire que j’ai mal géré sept mois après mon départ. C’est l’incapacité de la nouvelle direction à mobiliser des ressources. Moi, si je rentre à l’ONATRA aujourd’hui, en moins  de 20 jours, je vais arranger la situation.

<strong>Stanys Bujakera</strong>