La présidente du conseil d’administration de la Société congolaise des transports et des Ports (SCTP) a pointé du doigt l’ancien comité de gestion d’être à la base de la dégradation de la situation financière que traverse cette entreprise actuellement. Au cours d'une conférence organisée ce lundi 26 juin, la PCA de la SCPT SA a affirmé que la situation de crise actuelle que traverse l'entreprise est consécutive notamment à la mauvaise gestion de l'ancien comité, à la conjoncture économique que traverse le pays actuellement et à la concurrence dont fait face l'entreprise dans ses différents ports.
"<i>Il n'est pas question de chercher un bouc émissaire. La situation est réelle, l'ancien comité a mal géré</i>", a affirmé Vicky Katumwa
Pour elle, le comité de gestion de Kimbembe Mazunga aurait contracté plusieurs contrats avant son départ dont le comité actuel doit faire face.
"<i>Il ressort de ce tableau que la direction générale sortante a pris des engagements financiers qui n'ont pas profité à la société. Certaines sommes d'argents disponibilisées par le gouvernement et celles empruntées auprès des tiers n'ont pas servi aux besoins exprimés et, de plus, ne se retrouvent pas dans la caisse de la société. A l'heure actuelle, la société s'emploie non seulement à faire face aux charges de fonctionnement actuelles, mais aussi à rembourser les dettes contractées sans contrepartie. Il ressort que les gestionnaires actuels sont obligés de payer chaque mois 3.000.000 $ pour le service de la dette, 4.000.000$ pour la paie mensuelle du personnel, 1.800.000$ pour le remboursement par compensation auprès des clients. 2.000.000 $ pour les intrants et autres charges récurrentes de la société, soit un total de 10.800.000 $ des charges</i>", a expliqué la PCA de la SCPT SA.
Pour faire face à cette liste non exhaustive des charges, Vicky Katumwa ajoute que la SCPT SA ne dispose que de plus ou moins 3.900.000$ chaque mois. Pour elle, la SCPT SA ne pouvait que compter sur ses ports fluviaux et maritimes après avoir perdu le trafic des produits miniers et agricoles sur la voie nationale ainsi que le monopole sur le secteur de transport suite à l'octroi des permis d'exploitation du secteur à des privés dans le cadre de la libéralisation économique :
« <i>Nos ports maritimes ont contribué de manière considérable aux chiffres d'affaires de la société, soit environ 95%. Depuis quelques années, ce secteur a commencé à enregistrer l'arrivée de ports concurrents. La mise en service, en juin 2016, d'un nouveau port privé à Matadi, dénommé Matadi Gateway Terminal, a eu une incidence sur l'exploitation du port de Matadi étant donné que les deux ports se partagent le trafic en conteneurs. Les dernières statistiques en notre possession indiquent que ce nouveau port traite environ 65% du trafic conteneurisé. A cela s'ajoute la conjoncture défavorable observée au niveau tant national qu'international due à la récession de l'économie mondiale. En effet, le port de Matadi, thermomètre de l'économie au niveau de l'ouest de la République, enregistre une baisse drastique du nombre des navires, soit en moyenne 4 navires par mois, alors que le même port recevait 8 bateaux par semaine avec un minimum de 24 navires par mois. Voilà donc le malheur que connaît la SCPT SA aujourd'hui</i>".
Les autorités de la SCPT SA dénoncent une main noire dans la grève actuelle des agents qui accusent plusieurs mois d'arriérés de salaires. Elle appelle les grévistes à cesser les manifestations et à se remettre au travail. Elle s'engage à trouver des réponses à leurs revendications.
Pour rappel, les agents de la Société Commerciale des Transports et des Ports (SCTP), ex-Office National des Transports (ONATRA), sont en grève depuis le vendredi 2 juin dernier suite aux arriérés de salaires dont ils sont victimes depuis bientôt sept mois.
<strong>Stanys Bujakera</strong>