Les communautés Walendu Bindi et Bahema Sud se disputent la propriété de la plaine du lac Albert au sud de Bunia,dans la province de l’Ituri (nord-est de la RDC).
Selon des sources contactées par ACTUALITE.CD, la tension qui est perceptible dans cette contrée provoque des attaques “sanglantes” entre les deux communautés, depuis quelques semaines. Des blessés et des déplacements des populations sont déjà enregistrés.
<em>«Il y a mésentente entre les communautés Hema et Ngiti. II y a 3 semaines, les miliciens ont attaqué les éleveurs. Ils les ont menacés, tabassés, torturés et jusques maintenant, il y a encore 3 blessés à l’hôpital. Le vrai problème est que la communauté Ngiti dit que la plaine du lac Albert, de Kasenyi jusqu'à Kalabogongo, est un terrain qui lui revient et qui se trouve dans son patrimoine juridique. Ce qui est contraire avec le document que détiennent les Bahema Sud. Eux veulent que le bord du lac Albert leur appartienne. Jusqu’aujourd’hui, le gouvernement congolais n’arrive pas à décanter ce problème. Il y a des cas de pillage de biens, déplacement des populations. Une partie de la population de Kalabogongo s’est déplacée en Ouganda, d’autres à Kasenyi. C’est ce qui se passe dans cette contrée</em>», a dit un habitant de Kasenyi.
Le ministre provincial de l’Intérieur en Ituri qui confirme le fait, indique qu'une rencontre avec les chefs et notables de deux entités territoriales décentralisées en conflit est envisagée afin de juguler la crise.
<em>«Ici, je ne peux pas entrer dans les détails. Ce que nous sommes en train de faire, c’est d'inviter les deux chefs des entités territoriales décentralisées, le chef des Bahema Sud et le chef de chefferie des Walendu Bindi ici (Bunia) à une réunion. Je pense que ce qui est important, ce sont les pistes de solution qu’on va dégager face à ce problème. Evidemment c’est un danger pour la province et pour tout le pays parce que tout conflit met en péril la sécurité aussi bien de l'État, des personnes que de leurs biens. Donc nous avons la responsabilité de mettre tous les protagonistes ensemble et envisager des pistes communes de manière à stabiliser cette région. Il n'y aura pas seulement les deux chefs, ils seront accompagnés des notables de leurs entités parce que c’est un conflit qui concerne les communautés. Il faut associer aussi les notables communautaires»</em>, a indiqué Unega Ege au téléphone d’ACTUALITE.CD.
Pour rappel, la province de l’Ituri, alors district, avait connu, entre 1999 et 2004, une guerre civile à caractère ethnique, transformée en milices armées. Plusieurs centaines de personnes avaient été tuées, des biens pillés et détruits. Certains chefs de guerre tels que Thomas Lubanga, Germain Katanga, Mathieu Ngudjolo, Bosco Ntaganda, Floribert Ndjabu, Jérôme Kakwahavu, Kpanga Mandro, etc. avaient été arrêtés puis transférés les uns à La Haye, aux Pays-Bas, devant la Cour Pénale Internationale (CPI), les autres à Kinshasa à la prison centrale de Makala. La Monusco (Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo) alors Monuc (Mission de l’Organisation des Nations-Unies au Congo) avait déployé le gros de sa force en Ituri pour tenter de stabiliser la région. La force Artémis de l’armée française y était également envoyée pour deux mois sur décision du Conseil de Sécurité de l’ONU afin de traquer les miliciens.
<b>Patrick Maki </b>