Mayo : "Kimbuta ne peut pas nous interdire de jouir de nos droits garantis par la constitution"

Jean-Baudoin Mayo, secrétaire interfédéral de l’UNC ville de Kinshasa se dit dépité par la décision de l’hôtel de ville de Kinshasa qui lui exige de reporter à une date ultérieure le meeting du parti de Vital Kamerhe prévu pour ce samedi 29 Avril.

Dans une interview accordée  ce 28 avril à ACTUALITE.CD, Mayo invite le gouvernement à laisser « au moins le peuple jouir de ses droits fondamentaux »

<strong>Comment réagissez-vous à la demande de report de votre meeting par l’hôtel de ville de Kinshasa ?</strong>

<em>D’abord il y a un problème sérieux de violation de la loi. Notre constitution nous garantit la liberté de manifestation, on ne peut la restreindre qu'en cas d’Etat d’urgence ou de siège et encore que par une loi. Il ne revient pas au gouverneur  à qui on ne donne que l’information de rythmer les manifestations de partis politiques. Non, là nous ne sommes plus dans un Etat de droit. Et le dire à 48 heures de la tenue du meeting alors que les gens ont déjà engagés des efforts matérielles et intellectuelles énormes.  Je suis très dépité et très déçu, on ne peut pas violer le pays comme ça, et avec ce gouverneur on n’ira nulle part.</em>

<strong>Et que comptez-vous faire ?</strong>

<em>Nous allons le revoir, il est obligé de prendre acte. Si ça ne dépendait que de notre base les gens seraient là demain. Notre président nous a demandé de nous calmer, il va régler ça. Qu’on nous laisse au moins la liberté. Ils n’ont ni argent, ni de route, ni encore de médicament à nous donner mais qu’ils nous laissent la liberté venant du bon Dieu.</em>

<strong>Donc le meeting est annulé ?</strong>

<em>Non, le meeting n’est pas annulé, mais certainement plus demain samedi. Nous allons voir le gouverneur pour lui rappeler le cadre juridique de ses compétences.</em>

<strong>Il y a depuis 2016 une mesure du ministère provincial de l’intérieur interdisant toute manifestation publique ?</strong>

<em>C’est une mesure que nous ignorons parce qu’inconstitutionnelle. On ne peut pas nous interdire de jouir de nos droits fondamentaux garantis par la constitution, c’est quel pays ça !</em>

Interview réalisée par <strong>Stanys Bujakera</strong>