Le monde entier commémore, chaque 25 avril de l’année, la Journée internationale de lutte contre le Paludisme.
Le docteur Joris Losimba Likwela, directeur du Programme national de lutte contre le Paludisme (PNLP) a dit à ACTUALITE.CD que l’appui du Département Britannique pour le Développement International (DFID), dans sa phase pilote de lutte contre cette pandémie à Kinshasa comme dans l’ancienne province du Kasaï Occidental, apporte des résultats plus positifs. Pour le numéro un du PNLP, un défi majeur vient d’être levé sur le diagnostic et la prise en charge médicale des personnes souffrant de la malaria.
D’après lui, le rapport 2016 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) affiche une diminution sensible des cas l’année dernière, allant de 28 millions de cas en 2015 contre 19 millions en 2016. Le nombre de décès est passé d’environ 82 mille par an à une quarantaine de milliers de décès.
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<strong>Quels sont les apports du financement de DFID dans la lutte contre le paludisme ?</strong>
<em>«Le premier volet s’inscrit dans le cadre du projet DFID malaria piloté par l’Association de Santé Familiale(ASF)/Population Service International (PSI), vient de répondre à un défi important que nous avions dans la lutte contre la malaria, à savoir : permettre à toute personne souffrant de la malaria d’accéder à des tests de diagnostic rapide et d’obtenir des soins efficaces et de qualité. Et ça, c’était un défi important parce que les habitudes dans nos familles comme vous le savez, c’est que quand vous avez quelqu’un qui est malade, vous allez directement dans les pharmacies pour chercher les premiers soins. Et, généralement en y allant, on ne trouve des conseils qu’il faut pour avoir de bons soins. La majorité des familles congolaises commencent par cette procédure et perdent du temps. Généralement ils arrivent dans les centres de santé avec des enfants très malades et qui décèdent par la suite parce qu'arrivés tardivement ayant perdu du temps dans des soins inappropriés. Cet appui de DFID vient de répondre à ce grand défi d’apporter des tests et des médicaments de bonne qualité. En deuxième lieu, DFID apporte son soutien à travers les zones de santé».</em>
<strong>Dans le cas particulier de la prise en charge du paludisme dans le secteur privé en quoi le soutien de DFID renforce la lutte contre le paludisme dans la stratégie nationale ?</strong>
<em>«On a gagné sensiblement en termes de personnes qui arrivent à être testées et qui reçoivent des soins de qualité. Il faut laisser le temps à cette intervention de s’inscrire dans la ville de Kinshasa qui est un projet pilote. Ce que l’on peut dire à ce jour, c’est que dans le passé il était difficile pour une personne souffrant de la malaria d’obtenir un test rapide avant d’acheter son médicament. Aujourd’hui, non seulement qu’on peut se faire dépister pour savoir si votre fièvre vient ou non de la malaria mais aussi on peut avoir des médicaments de qualité pour se faire soigner. Deuxièmement, on a dans les pharmacies les antipaludéens de bonne qualité. Un autre fait important c’est la barrière financière. Avant le projet, le coût moyen des médicaments de bonne qualité était de 6.5 dollars. Mais maintenant le prix moyen ne dépasse pas 2 dollars. Nous sommes passés de 230 officines au début du projet à 4 mille. Mais l’objectif est d’atteindre plus d’officines. Le problème c’est que la majorité des pharmacies ne sont pas dans les normes requises pour fonctionner»</em>
<strong>Quelles sont les autres interventions soutenues par DFID qui vont aider, selon vous, à améliorer la lutte contre le paludisme en RDC ?</strong>
<em>«Ce projet vient aussi nous aider dans la coordination du circuit d’approvisionnement de médicament dans les officines pharmaceutiques privées de la capitale. Il nous aide également à modifier de manière durable la structure des marchés pour avoir des facilités dans l’acquisition et la distribution des produits de qualité et à des coûts réduits. L’objectif est de le faire perdurer au-delà du projet. Ce financement, nous aide aussi à attaquer des défis dans les secteurs où d’autres partenaires hésitent de s’engager. Nous avons, par exemple, cette question de distribution continue des moustiquaires sans attendre les campagnes. La modification de manière durable des structures des marchés, des taxes et des droits douaniers liés à la distribution et la vente des médicaments de bonne qualité. Il faut aussi noter le problème de la production des données de qualité pour la prise des décisions. Ces outils permettent au programme de lutte contre le paludisme d’avoir des données fiables pour avoir une bonne prise de décisions».</em>
<strong>Et quelle est la particularité de ce projet dans la distribution des moustiquaires ? </strong>
<em>«Nous avons distribué 3.5 millions de moustiquaires dans la province du Kasaï Occidental. On a remarqué que les familles n’utilisaient plus ces moustiquaires après les campagnes de distributions. Mais, pour maintenir la couverture entre les deux campagnes, nous avons continué à les distribuer aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 5 ans. On a initié un projet-pilote à travers la distribution des moustiquaires dans les écoles. Et selon une évaluation faite au mois de mars dernier, nous avons remarqué que 75 % des familles utilisent leurs moustiquaires alors que dans le passé les enquêtes faisaient état de 35 % d’utilisation des moustiquaires».</em>
<strong>Interview réalisée par Willy Akonda</strong>