« L’ANR séquestre un ressortissant gabonais depuis deux mois » (Communiqué/ACAJ)

<strong><em>Communiqué.</em></strong>

Kinshasa, le 04 avril 2017- L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) appelle le Gouvernement à faire libérer M. AGANO Joseph, de nationalité gabonaise, séquestré à l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) depuis le 02 février 2017 sans droit de visite, d’assistance d’avocat, ni d’être présenté devant l’autorité judiciaire.

M. AGANO Joseph est séquestré pour une affaire commerciale qui l’oppose au Groupe Taverne, en instruction devant le Parquet Général de Kinshasa/Gombe sous RMP 8672/PG/KANT/2016, et liée à la fourniture de ciment gris. Il est privé de droit de visite, d’assistance de ses conseils et d’être présenté devant une autorité judiciaire compétente depuis l’expiration du délai de la garde à vue, il y a deux mois.

L’ACAJ s’inquiète aussi de la séquestration de M. Jean-Claude KYUNGU, président du parti politique de la Majorité présidentielle dénommé « Union des peuples congolais engagés », UPCE en sigle, depuis le 13 février 2017 au cachot de la police situé au Zoo de Kinshasa et depuis quelques jours à l’ANR.

Toutes les démarches que l’ACAJ a menées auprès des autorités gouvernementales et judiciaires pour soit les faire libérer ou transférer auprès du Parquet n’ont pas abouties.
L’ ACAJ condamne fermement leur indifférence qui n’est autre chose qu’une tolérance de la pratique d’arrestations et détentions arbitraires, de torture et mauvais traitements pourtant prohibée par plusieurs instruments juridiques internationaux ratifiés par la RDC.

L’ACAJ rappelle qu’aux termes des articles 17, 18 et 19 de la Constitution de la RDC « Nul ne peut être poursuivi, arrêté, détenu…qu’en vertu de la loi et dans les formes qu’elle prescrit ; la garde à vue ne peut excéder 48 heures, à son expiration la personne doit être relâchée ou mise à la disposition de l’autorité judiciaire compétente, et toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue dans un délai raisonnable par le juge compétent… ».

Eu égard à ce qui précède, l’ACAJ demande au Gouvernement de faire libérer MM. AGANO Joseph et Jean-Claude KYUNGU, mener une enquête judiciaire indépendante et poursuivre en justice les auteurs de ces violations des droits de l’homme.

Pour tout contact :
Me Venance Kalenga, chargé de protection à l’ACAJ
Téléphone : +243 99 974 32 886
Email : venancekalenga@gmail.com