19 octobre 2016. Le jour du fameux « carton jaune » ou mieux de la journée ville morte décrétée par Etienne Tshisekedi et le Rassemblement. Un carton jaune qui intervient un jour après la signature de l’accord politique issu du Dialogue politique. Cet accord est censé apaiser les esprits par le biais du consensus dont il devait être le rejeton. Une absence de consensus manifeste qui se constate notamment par le retrait de l’église catholique du Dialogue et surtout du boycott catégorique du Rassemblement. Ça c’est pour le contexte.
Il est 8H30 dans les rues de Kinshasa. Je décide de prendre un de rares taxis que je vois le long de mon avenue. Je vais voir si Kinshasa s’est réveillée comme un « mercredi ». Je suis sur Assossa (Ngiri-Ngiri). Il ne me prendra que cinq courtes minutes pour rejoindre le Boulevard du 30 juin. Record pour un mercredi. Ce n’est pas la peine que je me tape au moins une demi-heure habituellement pour faire le même trajet. Aujourd’hui, la circulation est fluide, les passants rares et quasiment pas d’élèves le long de la chaussée. Les élèves justement. A titre d’exemple, l’école catholique Saint Pie X à Ngiri-Ngiri, Collège Massamba à Bumbu, Kiitomesa à Kinsenso, l’Institut Salongo à Bandalungwa sont quasiment vides. Beaucoup de parents n’ont pas envoyé leurs enfants à l’école également par précaution.
« Cette ville est imprévisible. Je préfère garder mes trois enfants à la maison ne serait-ce que pour aujourd’hui, » a dit à ACTUALITE.CD, Julie, mère de 3 enfants.
Un autre indicateur est la vie des petits commerçants. Je suis au marché de Mariano. Les étalages sont encore vides. Au marché Gambela, même constat. Sur l’avenue Victoire, les magasins et boutiques sont également fermés.
Sur l'Avenue de l'Enseignement, où sont situés plusieurs sièges de partis politiques, des policiers sont déployés jusqu'au Palais du Peuple.
Stany Bujakera