Les Parties à la CITES ont décidé lundi d’inscrire l’okapi (Okapia johnstoni) à l’Annexe I, le niveau de protection internationale le plus élevé interdisant tout commerce commercial international de l’espèce, de ses parties ou de ses dérivés. L’okapi, endémique de la République démocratique du Congo (RDC), y est déjà pleinement protégé par la loi nationale.
L’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et la Wildlife Conservation Society (WCS) ont salué cette décision, qu’ils présentent comme une étape essentielle face à la réduction de l’aire de répartition de l’espèce, au déclin de ses populations et aux menaces croissantes liées au braconnage, à la perte d’habitat et au commerce illégal.
« L’adoption de cette inscription est une étape critique pour protéger l’un des mammifères les plus distinctifs et les plus menacés au monde », a déclaré Susan Lieberman, vice-présidente de WCS pour les politiques internationales. Le directeur de WCS-RDC, Jean Paul Kibambe, a estimé que cette mesure envoie « un message fort de soutien » aux communautés et aux autorités de conservation de la RDC. Le directeur général de l’ICCN, Yves Milan Ngangay, a souligné l’importance culturelle de l’okapi pour les populations de la forêt de l’Ituri, rappelant que des mesures urgentes ont été prises pour renforcer la gestion et les interventions transnationales.
Classé En danger sur la Liste rouge de l’UICN, l’okapi est confronté au braconnage et à la dégradation de son habitat dans le nord-est de la RDC. L’inscription à l’Annexe I doit renforcer les contrôles, améliorer le suivi du commerce transfrontalier et appuyer les efforts nationaux de conservation.
Selon l’ICCN et ses partenaires, les principales populations subsistent dans la Réserve de faune à okapis et dans le parc national de la Lomami. L’ICCN et WCS co-gèrent la Réserve de faune à okapis, un site de 13 726 km² classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et considéré comme abritant la plus grande population d’okapis au monde. L’espèce est également présente dans le parc national de Maiko, d’autres aires protégées et plusieurs forêts communautaires de sa zone de répartition.