Le gouvernement de la République Démocratique du Congo, sous la présidence de Félix Tshisekedi, ne veut pas abandonner son ambition de doter les Congolais et Congolaises d’une carte d’identité nationale. Après plusieurs tentatives ratées, de nouvelles avancées ont été enregistrées dans le processus d’octroi de ce document essentiel.
C’est ce qu’a révélé le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, dans sa note d’information présentée lors de la réunion du Conseil des ministres, tenue vendredi 14 novembre 2025 à la Cité de l’Union africaine. Sans toutefois préciser de date exacte, le ministre a indiqué que l’Office National d’Identification de la Population (ONIP) est déjà à la manœuvre pour relancer le processus.
"Le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et Affaires coutumières a informé le Conseil que l’ONIP est à pied d’œuvre dans les préparatifs pour débuter incessamment les opérations d’identification, en recourant à la mutualisation et à la méthodologie de stratification permettant de catégoriser pour mieux collecter les données", rapporte le compte rendu lu par le porte-parole du gouvernement.
La question avait récemment été abordée au Sénat, à la suite d’une question orale avec débat du sénateur Jean Bamanisa. À cette occasion, les sénateurs ont été informés que la production et la délivrance de la carte d’identité sont prévues pour l’année prochaine.
"Le processus est relancé pour la production et la délivrance, à coup sûr, de la carte d’identité dès l’année prochaine. À l’heure actuelle, les préalables et les contraintes sont en train d’être élagués, l’une après l’autre. L’identification se poursuivra progressivement, strate après strate et province après province", a précisé Jacquemain Shabani mercredi 12 novembre 2025
Selon le ministre, dès le début de l’année 2026, des moyens seront alloués à l’ONIP pour mener les opérations d’identification de la population et constituer le fichier général de la population. Une feuille de route a déjà été préparée au niveau de l’exécutif national pour assurer une mise en œuvre efficace et coordonnée.
"L’ONIP sera bientôt doté d’un centre de traitement des données. Les informations de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) seront transférées dans la base de données de l’ONIP pour être actualisées. Tous ceux qui ont été enrôlés par la CENI constitueront la première catégorie à recevoir la carte biométrique nationale, selon la feuille de route", a-t-il fait savoir lors de son intervention.
Le ministre de tutelle a néanmoins prévenu que l’identification généralisée sera très coûteuse et nécessitera un personnel important à former et à rémunérer. Les opérations se feront province par province, en commençant par la province pilote de Kinshasa.
Promise depuis l’accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême, la carte d’identité nationale tarde à être délivrée. La promesse du Chef de l’État avait suscité un grand espoir au sein de la population, qui est dépourvue de ce document depuis 1984, ainsi que du permis de conduire depuis plusieurs années.
Lors de la précédente tentative, c’est la société Idemia qui avait obtenu le marché pour fournir les kits de délivrance des cartes d’identité. Ce contrat, d’une valeur de 1,2 milliard de dollars, avait été conclu avec les entreprises Afritech et Idemia. Cependant, il avait été annulé après que l’Inspection Générale des Finances (IGF) ait jugé le marché surfacturé. Des enquêtes menées par ACTUALITÉ.CD, en partenariat avec Lighthouse Reports et Bloomberg, avaient confirmé ces soupçons.
Clément MUAMBA