La Représentation des étudiants du Congo (REC) Butembo-Lubero a annoncé mercredi 12 novembre la suspension immédiate des cours dans toutes les institutions de la ville de Butembo et du territoire de Lubero, à la suite de la mort tragique de Rosette Kavira Vyahula, étudiante à l’Institut supérieur technique de médecine (ISTM) Butembo, abattue par balle par un milicien muzalendo. Le tir serait survenu lors d’une dispute entre groupes des wazalendo dans l’agglomération de Vweyera, vers MTB.
Dans un communiqué adressé aux étudiants, enseignants et membres du personnel administratif, le comité directeur de la REC a exprimé sa profonde indignation et sa douleur à la suite de cet assassinat, survenu dans des circonstances non élucidées.
Le communiqué précise que la reprise des cours n’interviendra qu’après une évaluation de l’impact de cette tragédie sur la communauté étudiante. Les responsables de la représentation insistent également sur la nécessité de l’implication des instances compétentes, notamment le Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, avant toute cérémonie d’enterrement.
Le comité appelle en outre la justice à faire son travail afin que les responsables de ce drame soient tenus pour compte. Il appelle également à un engagement collectif visant à garantir la sécurité des étudiants et le respect de leur droit à étudier sans risque.
Pour rappel, Madame Kavira Vyahula Rosette, originaire de la localité de Kasugho, située à une centaine de kilomètres de Butembo, était étudiante à l’Institut supérieur des techniques médicales (ISTM) Butembo.
Inscrite en première licence dans la faculté de Sage-femme, elle a été tuée par un milicien muzalendo répondant au nom de Nzingene à Musimba, alors qu’elle revenait de l’auditoire. Transportée d’urgence à l’hôpital Saint Raphaël, connu sous le nom de Maison Rouge à Musimba, elle y a succombé à ses blessures vers 18 heures.
Les miliciens wazalendo sont régulièrement accusés d’exactions contre les civils dans la région de Musienene et la chefferie des Baswagha. Plusieurs sources locales dénoncent des pillages, tracasseries, viols, arrestations arbitraires, ainsi que la perception illégale de taxes et l’érection de barrières non autorisées. Ces abus se sont multipliés ces derniers mois.
Le 23 octobre dernier, le président de la société civile de Musienene avait été enlevé par des miliciens Wazalendo fidèles au général autoproclamé Ngendu, avant d’être libéré quelques jours plus tard.
De même, le 1er octobre, les activités socio-économiques avaient été paralysées à Musienene lors d’une manifestation populaire dénonçant l’enlèvement de cinq jeunes garçons par des miliciens Maï-Maï fidèles au même général. Deux d’entre eux avaient été enlevés le 29 septembre au soir et trois autres le lendemain, dans des circonstances similaires.
Josué Mutanava, à Goma