Nord-Kivu : troisième jour de paralysie des activités à Oicha suite à la grève illimitée décrétée par la société civile  

ACTUALITE.CD

Les activités sont restées paralysées ce mercredi 5 novembre à Oicha, troisième jour de la grève illimitée décrétée par la société civile locale. Cette structure citoyenne réclame le remplacement de la bourgmestre d'Oicha ainsi que des commandants de la PNC Oicha et du territoire de Beni.

Comme le premier et le deuxième jour, le mot d’ordre de la société civile a été largement suivi, malgré le message lancé la veille par l’autorité municipale, appelant chacun à vaquer librement à ses occupations. Dans le centre-ville et les quartiers, les portes des boutiques, dépôts de produits agricoles, maisons de télécommunication et magasins sont restées fermées.

Ce mercredi, jour du marché, plusieurs commerçants sont restés à la maison et les étalages sont quasiment vides, indiquent plusieurs sources sur place. Le transport en commun a également été paralysé, avec des parkings vides et des écoles fermées. 

Des barricades ont été observées dans plusieurs points chauds de la commune. Des manifestants non identifiés ont placé des pierres, des bois et d’autres objets sur les artères principales. Certains ont même allumé le feu sur la voie publique au quartier Pakanza. La Police déployée dans la commune depuis dimanche dernier, a tenté de dégager certaines artères des barricades placées par les manifestants.

Située à une trentaine de kilomètres au nord de la ville de Beni, Oicha subit depuis plusieurs mois des incursions répétées des combattants ADF, responsables de multiples tueries et déplacements massifs de civils. Depuis la mi-septembre, la commune d'Oicha connaît également une recrudescence d’actes de banditisme. 

Le 17 septembre, un jeune acheteur de cacao, Kasereka Mukirania Moïse, originaire d’Oicha, a été tué dans le village de Cantine, dans le groupement Baswagha-Madiwe. Le 28 octobre, une femme a été abattue par des hommes armés non identifiés dans la commune même, tandis que son époux et l’un de leurs enfants ont été grièvement blessés.

À travers cette série de journées de « ville morte », la société civile entend interpeller les autorités militaires et administratives afin qu’elles prennent des mesures concrètes pour rétablir la sécurité à Oicha. Elle réclame également des changements au sein de l’administration locale, jugeant certains responsables incapables de répondre aux attentes de la population.

Josué Mutanava, à Goma