Pétitions contre le bureau Kamerhe : la VSV s'interroge sur l'opportunité et demande aux élus d'agir en âme et conscience pour que le calme revienne à l'Assemblée Nationale

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La crise qui secoue actuellement l'Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo où les membres du bureau excepté le 1er et 2eme Vice-président font face à la menace de destitution après le dépôt d'une pétition signée par plus de 200 députés nationaux, suscite des réactions dans l'environnement sociopolitique congolais.

Alors que l'opposition y voit une manœuvre du régime visant à déchoir Vital Kamerhe en vue d'aboutir au changement de la constitution de la République, la Voix des Sans Voix pour les Droits de l'homme (VSV) qui reconnaît aux élus la légalité de leur démarche, s'interroge sur son opportunité par rapport au moment choisi avec l'agression rwandaise suivie de l'occupation des villes de Goma et Bukavu.

La VSV « espère ardemment que la crise politique à l'Assemblée nationale ne va pas reléguer au second plan la situation dans l'Est et l'amélioration du social des congolais » et appelle surtout les députés à « agir en âme et conscience pour que le calme revienne à l'Assemblée Nationale sans entamer la cohésion nationale ».

L’organisation demande aux élus mis en cause de tirer la leçon de ce qui leur est reproché pour changer au cas où ils bénéficieraient de la clémence de leurs collègues. « Au cas où ils seraient déchus de leurs fonctions, ils doivent privilégier l'intérêt supérieur de la République Démocratique du Congo en apportant leur contribution pour un meilleur fonctionnement de l'Assemblée nationale ».

Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe a été entendu vendredi 19 septembre, par la commission spéciale et temporaire chargée d’examiner les pétitions déposées contre lui et quatre autres membres de son bureau. Détendu et visiblement confiant, le patron de la Chambre basse a répondu aux questions des membres de la commission spéciale dans un climat marqué par une forte attente politique.

Présidée par le député Peter Kazadi (UDPS-Tshisekedi), la commission a été mise en place mercredi dernier en plénière. Elle regroupe 22 membres issus des différents groupes parlementaires, parmi lesquels des figures connues comme Jean-Baudouin Mayo (UNC), Gilbert Kankonde (2A-TDC), Vital Banywesize (AFDC-A), Augustin Mulumba Kanza (ATUA) ou encore Célestin Ekoto (UDPS-Tshisekedi).

Dans la foulée, le rapporteur du bureau, Jacques Djoli, a également été entendu. Les auditions se sont poursuivies samedi avec Dominique Munongo (rapporteure adjointe), Chimène Polipoli (questeure) et Grâce Neema (questeure adjointe).

À l’issue de ces travaux, le rapport de la commission sera transmis au bureau provisoirement dirigé par Isaac Tshilumbayi. Ce dernier dispose d’un délai maximum de trois jours pour soumettre les conclusions à la plénière, appelée à trancher sur l’avenir du bureau Kamerhe.

Clément MUAMBA