Au moins 74 civils ont été tués et 83 blessés en moins d’une semaine dans le Sud-Kivu, selon un bilan préliminaire communiqué lundi par les Nations unies, qui dénoncent une escalade « alarmante » des violences dans l’est de la République démocratique du Congo.
Entre le 2 et le 7 décembre, des affrontements impliquant des armes lourdes et des bombardements dans des zones habitées ont touché les territoires d’Uvira, Walungu, Mwenga, Shabunda, Kabare, Fizi et Kalehe, selon le coordonnateur humanitaire de l’ONU en RDC, Bruno Lemarquis. Les combats empêchent l’évacuation des blessés, plusieurs routes étant bloquées par des barrages.
Dans un communiqué, M. Lemarquis condamne ces attaques contre des zones civiles, évoquant également des destructions d’infrastructures, dont des écoles, en violation du droit international humanitaire. « Les civils et les infrastructures civiles ne sont pas des cibles », a-t-il rappelé.
La reprise des violences a provoqué des déplacements massifs : plus de 200 000 personnes ont fui leur village depuis le 2 décembre, tandis que des milliers d’autres ont traversé la frontière vers le Burundi et le Rwanda. Les conditions des déplacés sont jugées « extrêmement précaires », dans une province qui comptait déjà 1,2 million de déplacés internes.
Le responsable onusien a appelé toutes les parties à garantir un accès humanitaire « sûr, rapide et sans entrave » et a salué l’entérinement de l’accord de paix du 4 décembre entre la RDC et le Rwanda, tout en soulignant que sa crédibilité dépendra de l’arrêt immédiat des hostilités.
Les équipes humanitaires affirment pouvoir intervenir dans les zones affectées dès que la situation sécuritaire le permettra. Entre janvier et septembre, plus de 1,5 million de personnes ont déjà reçu une assistance vitale dans la province, selon l’ONU.