Le Burundi a accusé dimanche le Rwanda de poursuivre des « activités déstabilisatrices » à la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC) et affirmé que ses troupes déployées en territoire congolais ne se retireront pas tant que leur mission n’aura pas été « pleinement accomplie ».
S’exprimant devant les représentants du corps diplomatique et des organisations internationales accrédités au Burundi, le ministre burundais des Affaires étrangères, Édouard Bizimana, a dénoncé la poursuite des hostilités « malgré les accords de cessez-le-feu et de restauration de la paix » récemment signés. Selon lui, le Rwanda continue de « déployer ses soldats » et de « mener des attaques » contre les Forces de défense nationale du Burundi présentes en RDC.
Selon plusieurs sources concordantes, environ 15 000 soldats burundais sont actuellement déployés sur le sol congolais dans le cadre de cette mission conjointe avec Kinshasa.
Le ministre a rendu hommage à ces militaires, assurant que leur présence vise à « protéger les frontières du Burundi, les citoyens et leurs biens ». Il a dénoncé des « stratégies de diversion » attribuées à Kigali et rejeté les appels réclamant le retrait immédiat des troupes burundaises. « Seule la RDC peut décider d’un éventuel retrait », a-t-il insisté.
Bizimana a également exhorté les organisations internationales à suivre de près la situation sécuritaire, évoquant notamment un bombardement dans la province burundaise de Cibitoke qui a fait deux morts, une femme et un enfant de 12 ans.
Tout en affirmant que « la sécurité du pays et de ses frontières est pleinement assurée », il a invité les Burundais à poursuivre leurs activités de développement « sans céder à la peur ».
Le ministre a enfin averti que toute attaque visant les civils burundais ou les soldats déployés en RDC « ne sera jamais tolérée », tout en réaffirmant la volonté de Bujumbura de privilégier une coexistence pacifique avec ses voisins.