RDC : Justicia Asbl et IRDH appellent le gouvernement à se désolidariser des prises de position du VPM de Transport et prônent la voie du dialogue pour résorber la crise sécuritaire à l'est du pays

Jean-Pierre Bemba
Jean-Pierre Bemba

L'Institut de recherche en droits humains (IRDH) et l'Association sans but lucratif Justicia, deux structures de la société civile basées dans la région du Katanga ont appelé, ce lundi, le gouvernement congolais à se désolidariser publiquement avec les propos du Vice-Premier ministre et ministre de Transport Jean-Pierre Bemba Gomba. Celui-ci avait parlé de l'implication de certains acteurs politiques dont Joseph Kabila, Moïse Katumbi et certains prélats catholiques qui seraient, d'après lui, dans un complot contre le Chef de l'État.

Pour l'IRDH et Justicia Asbl, le gouvernement doit privilégier la diplomatie et condamner la politique du Vice-Premier Ministre Jean-Pierre Bemba Gombo qui se résume en l’incitation au mépris, sur un fond de mensonge.

“Les hommes d’Etat sont des modèles de la société et reflètent les valeurs pour lesquelles le peuple est prêt au sacrifice suprême. Il est inconcevable qu’un dirigeant s’investisse dans un discours mensonger, infondé et incongru. Les deux organisations non gouvernementales (ONG) condamnent ce qui s’avère être une politique tendant à mépriser, renier l’appartenance à la nation congolaise, déshumaniser et exposer à la vindicte populaire, quiconque expriment pacifiquement une opinion politique divergente. Cette situation est préoccupante, car elle est menée par le Vice-Premier ministre chargé de Transport et Voies de communication, Président de l’un des poids lourds de la coalition au pouvoir, le Mouvement de Libération du Congo (MLC)”, notent ces deux ONGs de la société civile dans la région du Katanga.

“Dans un contexte où une partie de la RDC et sa population souffrent des affres de la guerre menée par l’Alliance Fleuve Congo (AFC)/M23, appuyée par le Rwanda, M. Jean-Pierre Bemba développe une stratégie politique, sur base de la désinformation, de l’intoxication et de la torsion des faits. Cette méthode, contredite dans les quatre points ci-dessous, contribue à l’exacerbation des violations massives des droits humains et du droit international humanitaire”, rappellent Justicia Asbl et IRDH.

Prenant pour exemple le cas du chauffeur de l'opposant Moïse Katumbi, Timothée Mbuya et Hubert Tshiswaka Masoka expliquent avoir entrepris des démarches jusqu'à l'abandon des poursuites contre M. Kafutshi à qui l'on a attribué les propos de caches d'armes dans les fermes de Katumbi. Faux et archi faux selon ces deux structures.

“Dans son interview du 09 juin 2025, le VPM Bemba a exprimé sa plus récente désinformation concernant Monsieur Kafutshi, l’un des chauffeurs de Moïse Katumbi Chapwe, à qui il attribue des propos selon lesquels, Kafutshi aurait révélé l’existence d’une cache d’armes sur le chantier de M. Katumbi au Village Mulonde. Cette déclaration est fausse. IRDH et JUSTICIA avaient entrepris des enquêtes à Mulonde, Lukonzolwa, Kilwa, Kashobwe et Futuka. Outre une transgression administrative liée à l’obtention de l’autorisation de réfection de l’aérodrome de Mulonde, les renseignements militaires n’y avaient trouvé ni cache d’armes, ni compromission relative à la sécurité de l’Etat. 
En son temps, IRDH et JUSTICIA avaient obtenu la libération du chauffeur, l’abandon des poursuites et le classement sans suite du dossier relatif à l’affaire Mulonde, de la part du Général-Major Ndaywel Okura Christian, alors Sous-chef d'État-major Général des FARDC, Chargé des renseignements militaires”, révèlent Timothée Mbuya et Hubert Tshiswaka Masoka.

Et de poursuivre :

“IRDH et JUSTICIA Asbl attirent l’attention sur le danger que comporte l’autre dimension de la stratégie du VPM Bemba consistant à intoxiquer l’opinion publique congolaise, à renier la nationalité congolaise au Président honoraire de la République, M. Kabila Kabange Joseph et à l’ancien Gouverneur du Katanga, M. Katumbi Chapwe Moïse. La création de la confusion sur les identités des personnalités qui jouent un rôle politique prépondérant dans le pays, empêche l’accomplissement de l’effort diplomatique de recherche de la paix”.

Kabila et Katumbi sont dans la dynamique de l'opposition contre le régime en place. C'est dans ce contexte que les deux structures, à savoir Justicia Asbl et IRDH prônent la voie du dialogue pour résorber la crise qui touche le pays.

José Mukendi