Caricature : Kabila à Goma, entre rébellion, accusations et médiation

Caricature Kash/ACTUALITE.CD
Caricature Kash/ACTUALITE.CD

L’ancien président de la RDC, Joseph Kabila, a effectué une visite remarquée à Goma, dans la province du Nord-Kivu, depuis ce dimanche 25 mai. Cette ville est actuellement sous le contrôle de la rébellion M23/AFC, soutenue par le Rwanda. Ce déplacement intervient dans un contexte tendu et correspond à une promesse formulée précédemment par Kabila, qui affirme vouloir renouer avec la population de l’Est du pays, délaissée selon lui par les autorités actuelles.

Dans un discours prononcé peu avant son arrivée, Joseph Kabila a vivement critiqué le gouvernement en place, l’accusant d’avoir abandonné les populations de l’Est en prenant des mesures restrictives qui asphyxient l’économie locale et aggravent la précarité. Il a appelé à une « humanisation » des conditions de vie dans cette région martyrisée par les conflits. Il a également insisté sur la nécessité d’une armée et d’une justice véritablement au service de la population. 

Son intervention marque un retour sur la scène publique après plusieurs années de silence et survient peu après la levée de ses immunités parlementaires par le Sénat, en lien avec des accusations de collusion avec la rébellion.

Dans un effort de réconciliation et de dialogue national, Kabila a lancé une série de « consultations citoyennes » à Goma. Son objectif est de recueillir directement les préoccupations des forces vives de la région, notamment les acteurs politiques, administratifs, religieux, économiques, et culturels. Ces échanges doivent lui permettre de dresser un état des lieux précis de la situation dans le Nord-Kivu.

Kabila a profité de céda prise de parole pour dresser un constat sévère de la gouvernance actuelle, dénonçant une gestion autoritaire, corrompue et inefficace du pays sous Félix Tshisekedi. Il a proposé un « pacte citoyen » en douze points pour redresser la RDC, mettant en avant des mesures telles que la restauration de l’autorité de l’État, la fin de la guerre, la relance du dialogue régional, la démocratie, et la bonne gouvernance.