Caricature : Mutamba, le ministre de la justice dans le viseur de la justice

Caricature Kash/ACTUALITE.CD
Caricature Kash/ACTUALITE.CD

Le Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, a sollicité du Bureau de l'Assemblée nationale l’ouverture d’une information judiciaire contre Constant Mutamba, ministre d’État et ministre de la Justice, pour détournement présumé de 39 millions USD alloués à la construction d’une prison à Kisangani. Le président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a confirmé cette demande en plénière le 21 mai 2025. Le procureur reproche notamment à Mutamba des irrégularités dans la passation du marché public, pointant le transfert de 19 millions USD issus du Fonds de réparation pour les victimes de l’agression ougandaise vers une entreprise nouvellement créée, Zion Construction SARL.

Suite à cette demande, une commission spéciale parlementaire a été mise en place pour auditionner le ministre de la Justice avant que la plénière ne se prononce sur l’autorisation d’ouvrir une instruction judiciaire. Cette commission écoutera également le procureur général afin qu’il justifie sa requête. Une fois ce processus achevé, la plénière devra décider de la poursuite ou non de la procédure, impliquant potentiellement la levée de l’inviolabilité ministérielle. Ce développement s’ajoute à deux précédentes interpellations parlementaires concernant le même projet controversé.

Par ailleurs, les députés Fontaine Mangala et Willy Mishiki avaient déjà soulevé des inquiétudes au sujet du financement de ce projet, évoquant des manquements graves à la régularité de la procédure de décaissement. Le député Mishiki va plus loin en impliquant les ministres du Budget et des Finances, tandis que la CENAREF affirme que 19 millions USD ont été versés à une société choisie dans des conditions suspectes. Le ministre des Finances, pour sa part, a nié tout paiement effectif, accentuant la confusion.

Constant Mutamba, de son côté, soutient que le projet est une priorité nationale visant à désengorger les prisons et que les fonds sont encore gelés sur un compte séquestre. Il précise que la décision finale dépend encore de la Primature.