Dans le lot des organisations de la société civile reçues lundi 26 mai au Palais du Peuple par la mission des bons offices de l'Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF), figurent les confessions religieuses congolaises. Parmi elles, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l'Eglise du Christ au Congo (ECC) pour passer en revue la situation sécuritaire préoccupante dans l'Est de la RDC à la suite de l'agression rwandaise via le mouvement rebelle AFC/M23. Les délégués de ces deux églises affirment avoir échangé autour de l'appui de l'église catholique et l'église protestante dans les efforts de paix en République Démocratique du Congo.
« Dans notre entretien avec l'Assemblée Parlementaire des pays Francophones, il s'est agi justement de la crise dans laquelle nous vivons depuis plusieurs années la crise sécuritaire et qui a pris un point culminant avec la guerre qui prévaut en ce moment du côté de l'Est et il s'est agi de voir quelle est la contribution des confessions religieuses plus particulièrement de l'église du Christ au Congo et de l'Eglise Catholique », a déclaré devant la presse à l'issue de l'entretien l'abbé Georges Kalenga, secrétaire général adjoint de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
Occasion pour l’Évêque Unda Yemba Gabriel, modérateur national de l’ECC et l'abbé Georges Kalenga, ont rappelé l'importance du pacte social pour la paix et le bien vivre-ensemble, initiative visant le dialogue avec toutes les parties prenantes, afin de parvenir à des solutions plus durables et inclusives.
« C'est là que nous avons souligné l'initiative du Pacte social pour la paix et le bien vivre ensemble en République Démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs. L'initiative qui est portée en ce moment par la CENCO et l'ECC qui s'avère une initiative globale, globalisante et qui peut aider vraiment à ramener une paix durable dans ce pays et éradiquer tant des crises que nous connaissons depuis plusieurs années », a ajouté le délégué de la CENCO s'exprimant au nom de la délégation.
Au lendemain de la prise de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu par la rébellion du M23 soutenue par l'armée Rwandaise, des voix en interne et à l'extérieur du pays s'étaient levées pour appeler les différentes parties au dialogue national pour aboutir à la résolution de la crise sécuritaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo. L'église catholique et l'église protestante ont initié et proposé pour ce faire, des consultations de la classe sociopolitique pour un dialogue national. Mais cette démarche est réfutée par le parti présidentiel, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui affirme que « l’église n’a pas vocation de prendre des initiatives politiques ».
Le rapport des consultations menées auprès des forces politiques et sociales nationales et à l'international autour du projet « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs » est déjà disponible et la primeur de ce rapport est réservée au Président Félix-Antoine Tshisekedi.
Selon le secrétaire général de la CENCO, Monseigneur Donatien Nshole, qui l'a révélé devant la presse vendredi 16 mai, les deux églises, à savoir: l'église catholique et l'église protestante attendent désormais d'être reçues par le chef de l’Etat pour la présentation de ce rapport avant d'envisager d'autres grandes étapes.
Face à la méfiance de l'administration Tshisekedi à l'égard du projet « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs » porté par la CENCO-ECC, les évêques de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) exhortent le chef de l'État Félix Tshisekedi à ne pas prêter ses oreilles à ceux qui veulent détourner son attention des intérêts de la population.
Au cours d'un face à face avec la presse, le Secrétaire Général de la CENCO, Donatien Nshole, rassure que dans l'initiative de ces deux églises il n'y a aucune intention de renverser l'ordre constitutionnel mais plutôt accompagner le chef de l’Etat dans ses prérogatives de « garant de la nation ».
Clément MUAMBA