Au moins 5 tonnes de cacao ont été interceptées par l'Office national des produits agricoles du Congo (ONAPAC), sous section de Beni, dans le secteur de Ruwenzori (territoire de Beni), au Nord-Kivu, ont annoncé ce lundi les autorités. Il s'agit d'une cargaison de 118 sacs interceptée lors d’une opération frauduleuse d’exportation vers l’Ouganda.
Ce lundi, le parquet a procédé au constat et à l'instruction du dossier après avoir été saisi par l'ONAPC dont la directrice, Kaswera Syvialeghana Alphonsine, exige une certaine rigieur dans le chef des opérateurs économiques qui veulent se lancer dans le commerce de cacao. Ils « n'ont qu'à suivre la procédure légale », a-t-elle dit.
« Le trafic du cacao n'est pas comme celui des arachides. Il est conditionné par le respect des normes nationales et internationales spécifiques », a-t-elle indiqué. La saisie dans cette cargaison vise à décourager le trafic illicite du café et du cacao dans la région, a souligné Mme Kaswera.
Les 5 tonnes saisies et ramenées à l'entrepôt officiel dans la ville de Beni, appartiennent à 17 opérateurs économiques qui résident dans les communes de Lume et Bulongo, et d'autres entités environnantes de Beni. Certains étaient présents lors du constat du parquet à l'entrepôt mais n’ont pas souhaité se confier aux médias.
À Beni, une concurrence transfrontalière de prix du cacao pousse à une fraude combattue par les services étatiques. Si le kilogramme du cacao se négocie actuellement entre 6 et 7.5 dollars américains sur le sol congolais, il est un peu plus à la hausse en Ouganda.
Le trafic illicite de cacao dans la région de Beni est repris dans plusieurs rapports comme facteur favorisant le financement de conflit armé et l’activisme des islamistes ADF accusés des tueries des milliers de civils depuis 2014 à Beni.
Dieubon Mughenze, à Beni