Kinshasa : quand un trou creusé pour déboucher des tuyaux d’eau se transforme en décharge sur l'avenue plateau à Gombe

Depuis plus de six mois, une fosse a été creusée sur l'avenue plateau, à à peu près 50 mètres du boulevard du 30 juin dans le centre ville de Kinshasa, bloquant gravement la circulation des véhicules qui doivent sortir sur l'avenue Colonel Ebeya.

Ce trou est visiblement devenu, à la surprise générale, une décharge à ciel ouvert, mettant en péril les bâtiments des alentours, dont l'imposant immeuble qui abrite la banque de la place. D'après des vendeurs trouvés sur le lieu, ce sont les agents de l'Office des voiries et drainages qui tentaient de déboucher des tuyaux de la Regideso enfouis dans le sous-sol.

Un jeune cordonnier explique la genèse de cette situation tout en déplorant les odeurs nauséabondes que la poubelle qui s'y forme dégage. 

« Ce trou existe depuis le 14 du mois de septembre de l'année passée. Nous étions surpris vers 15 heures de la journée de voir un tracteur apparaître et commencer à creuser jusqu'à faire ça. Nous avons eu le courage de demander auprès d'un d'eux s'ils reviendraient pour couvrir ça et nous a répondu qu'ils le feraient », a-t-il déclaré à ACTUALITÉ.CD.

Il relate que des véhicules des agents des entreprises environnantes, dont ceux de la banque, ne savent plus faire entrer leurs véhicules dans les parkings aménagés. Il appelle les agents de l'ODV à le couvrir d'urgence, car, dénonce-t-il, il se transforme en une sorte d'urinoir pendant la nuit, des odeurs ressenties la journée.

Un autre vendeur, charcutier, s'inquiète de l'attentisme des autorités qui, selon lui, n'agissent qu'après un dommage.

« Tout ce qu'ils font passer en dessous, notamment la fibre optique, la SNEL et la Regideso, ce qui amène à creuser. Malheureusement, les autorités congolaises n'anticipent pas et attendent les dégâts pour regretter par la suite », a-t-il dit, notant l'agrandissement de cette fosse après chaque pluie.

Le sable argileux, sorti du trou, devient glissant après la pluie. Sur place, des véhicules y sont stationnés dans une promiscuité telle que le passage des piétons devient impossible. D'après des riverains, plusieurs voix se sont déjà levées pour interpeller l'autorité urbaine à agir, mais aucune réaction.

Samyr LUKOMBO