Kwilu : les miliciens Mobondo réapparaissent à Bagata où ils occupent désormais une dizaine de villages

Le phénomène Mobondo resurgit dans le territoire de Bagata, dans la province du Kwilu. Les villages Lwono, Nselemwebi, Kimpaji, Makomako et Mvulabanku sont parmi les 11 entités occupées par les miliciens Mobondo depuis plusieurs semaines, contraignant la population à se déplacer vers des milieux sécurisés, livrent les autorités locales.

Des actes de sabotage de biens et des atteintes physiques sont rapportés. Certains villages ont été totalement abandonnés par les habitants, passant sous le contrôle des miliciens. Le député national élu de Bagata, Garry Sakata, qui tire la sonnette d'alarme, déplore la persistance de l'insécurité dans cette partie de la province du Kwilu.

« Certains de ces villages comme Nselemwebi, Makomako et Mvulabanku ont été entièrement abandonnés par les habitants. Et ce sont désormais les Mobondo qui y sont, parce que les anciens occupants sont, soit à Bandundu-ville, soit à Kinshasa ou à Kenge. Actuellement, les Mobondo ont confisqué les terres de ces déplacés, leurs champs et leurs bétails, dont ils sont devenus éleveurs. Dans certains autres villages comme Lwono, les Mobondo perçoivent carrément des taxes, parce qu'ils ont créé une administration parallèle», a déploré Garry Sakata.

Et de poursuivre : « Il s'agit clairement d'une rébellion », conclut-il.

Lors d'une interview accordée à actualite.cd le 1er mars dernier, le directeur général de la régie financière du Kwilu avait affirmé que la province avait perdu plus de 40 millions de francs congolais entre juillet 2024 et fin février 2025, en raison de l'activisme de la milice Mobondo dans le secteur de Wamba, territoire de Bagata, où la régie a une assignation mensuelle d'au moins 5 millions de francs congolais. En effet, quatre des six postes de perception des recettes ont été abandonnés par la Direction générale des recettes du Kwilu (DGREK), qui a retiré tous ses agents face aux incursions répétées de ces hommes armés.

Parmi les postes de péage contrôlés par la DGREK, on cite ceux de Fambonga et de Mikwati. En revanche, les postes de perception de Fasila, Parking BRB, Kintsiona et Mvulabanku ont échappé au contrôle de cette régie en raison de l'insécurité.

Jonathan Mesa