Martin Fayulu, président de l’ECIDE, a surpris la scène politique congolaise en appelant à une rencontre avec le Président Félix Tshisekedi. Cette rencontre a eu lieu dans un contexte de grave crise sécuritaire à l’Est du pays, marquée par l’agression rwandaise via la rébellion du M23/AFC. Fayulu a proposé la création d’un « camp de la patrie » pour rassembler les forces congolaises autour de la défense nationale. Il a tenu à préciser que sa participation aux institutions n’a pas été discutée, en dépit des spéculations à ce sujet.
Lors de son échange avec le Président de la République, Fayulu a insisté sur la gravité de la situation humanitaire à Goma, Beni, Bukavu et Butembo. Il a dénoncé la souffrance des populations civiles et rappelé le devoir moral de tous les responsables politiques de protéger l’intégrité territoriale du Congo. Lui et Félix Tshisekedi se sont dits unis dans le rejet de toute tentative de balkanisation du pays, soulignant l’importance de préserver l’unité nationale.
Alors que le pouvoir en place mise sur des consultations sécuritaires internes menées par le conseiller spécial Eberande Kolongele, Fayulu soutient une approche plus inclusive. Il plaide pour la reconnaissance de l’initiative conjointe de l’Église catholique (CENCO) et de l’Église protestante (ECC) à travers le « Pacte social pour la paix ». Selon lui, seul un dialogue national incluant toutes les composantes sociopolitiques peut permettre une sortie durable de la crise.
L’initiative portée par les églises, bien accueillie à l’étranger, notamment par la France et la Belgique, reste ignorée par le pouvoir, qui refuse de voir l’Église intervenir dans le champ politique. Alors que le rapport des consultations menées par la CENCO et l’ECC est prêt et attend une présentation au chef de l’État, Kinshasa reste réticent à répondre à ces propositions. Malgré l’urgence de la situation dans l’Est, le gouvernement semble maintenir sa distance face aux appels au dialogue national.