RDC : le PPRD dénonce une “interdiction anti-liberté” de mentionner Joseph Kabila dans les médias

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Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique de l'ancien président Joseph Kabila, a vigoureusement dénoncé samedi une décision du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) interdisant aux médias et aux réseaux sociaux de citer, commenter ou diffuser les activités de son leader.

Dans un communiqué, le PPRD qualifie cette mesure d’« arbitraire, inique et illégale », estimant qu’elle viole les articles 6 alinéa 3, 23 et 24 de la Constitution du 18 février 2006, ainsi que les engagements internationaux de la RDC en matière de droits civils et politiques. Le parti dénonce une « décision politicienne » dictée par un « pouvoir despotique rétrograde », visant à le museler à un moment où, selon lui, toutes les sensibilités nationales devraient pouvoir s’exprimer.

Le PPRD rejette « haut et fort » toute tentative de lier la présence de Joseph Kabila dans l’Est du pays à des troubles à l’ordre public, affirmant que l’ancien chef de l’État œuvre « pour le retour de la paix ».

La mesure du CSAC, annoncée par son président Christian Bosembe, fait également l’objet de critiques de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), qui évoque une « dérive autoritaire d'une régulation solitaire » et une forme de censure préalable. L’organisation rappelle que la régulation des médias se fait à posteriori, non à priori, et exhorte les journalistes à faire preuve de professionnalisme et de retenue.

À l’Assemblée nationale, plusieurs députés ont exprimé leur désaccord lors de la présentation du rapport annuel du CSAC. Le député Séverin Bamani a évoqué une institution « au service du pouvoir », tandis que Christian Mwando a remis en cause un rapport perçu comme « un discours militant ».

Le PPRD affirme n’avoir « jamais participé ni ne participera jamais aux activités de déstabilisation » et dénonce un « acharnement éhonté » ciblant son parti et son président honoraire, le sénateur à vie Joseph Kabila Kabange.