Nord-Kivu : les enseignants de Rutshuru impayés depuis deux mois réclament leurs salaires

Les enseignants du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) ne sont pas payés depuis maintenant deux mois, février et mars. Ils sont issus des quatre sous-divisions de Rutshuru. Ils ont exprimé leur mécontentement ce mercredi 2 avril, alors que des assurances leur ont été données par le gouvernement congolais concernant le processus de paiement via la Caritas et les applications mobiles de transfert d'argent. Les enseignants, ayant respecté toutes les formalités nécessaires pour le transfert de leurs salaires par ces  nouveaux canaux, se trouvent dans l'incertitude, en raison de la fermeture des banques à Goma.

« Si le gouvernement fait le nécessaire, pourquoi la Caritas tarde-t-elle à payer nos salaires ? Deux mois impayés, c'est trop. Nous avons complété les fiches. Ça fait un mois sans suite. Nous sommes délaissés. Nous ne savons plus à quel saint nous vouer. Déjà deux mois, bientôt trois mois impayés », s'inquiète un enseignant sous anonymat.

Habituellement, ces enseignants sont payés par la Caritas, qui à ce jour, ne s'exécute que dans certaines provinces éducationnelles. Selon le président de l'intersyndicale, Dieudonné Rusangiza, l'option retenue est l'arrêt des activités afin d'inciter l'État congolais à rétablir ces enseignants dans leurs droits.

« Deux mois sans salaire, bientôt trois mois, c’est trop pour ces pères et mères de famille qui n’en peuvent plus. C’est ainsi qu’ils ont décidé d’organiser une marche pacifique pour dénoncer ce mauvais traitement et exiger de l’État qu’il paie leurs arriérés de salaire. Après cette marche, les enseignants seront obligés d’arrêter les cours, car ils sont vraiment épuisés », a-t-il déclaré.

En réponse aux préoccupations des enseignants, Luc Gbaweza, directeur de la province éducationnelle du Nord-Kivu I, a précisé que l’équipe de la Caritas était récemment en mission à Inongo, mais qu'elle était désormais de retour à Goma. Il a assuré que la priorité était désormais la finalisation des paiements par mobile money pour les enseignants de Rutshuru et Masisi. Il a également ajouté que les banques responsables du paiement des enseignants de Goma et Nyiragongo, procéderaient également aux paiements via mobile money, soulignant que la procédure est en.

Pour rappel, cette situation découle de la fermeture des banques à Goma, suite à l'occupation de cette ville par des groupes rebelles, principalement l’AFC/M23. Le Gouvernement avait mis en place des mécanismes pour garantir la prise en charge des enseignants dans les zones sous contrôle des rebelles. À cet égard, la ministre de l'Éducation nationale, Raïssa Malu, avait assuré en mars que les enseignants congolais exerçant dans ces zones, notamment Goma et Bukavu, seraient pris en charge par Kinshasa malgré les difficultés liées à la fermeture des établissements bancaires.

Josué Mutanava, à Goma