Est de la RDC: une structure de la société civile condamne la violation du cessez-le-feu par le M23 et invite les Chefs d'État de l’EAC et la SADC au respect des engagements

Les Chefs d'Etat et de gouvernement de la SADC et de l'EAC
Les Chefs d'Etat et de gouvernement de la SADC et de l'EAC

Les combats se poursuivent entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda dans la localité de Chofi, dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu). C’est à cinq kilomètres de Kalehe-centre passé la veille sous contrôle des rebelles marquant leur progression dans la province du Sud-Kivu à la suite de l'occupation de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

C'est dans ce cadre que la Dynamique Communautaire pour la cohésion sociale et le développement (DYCOD-RDC) condamne et attire l’attention de la communauté internationale sur la violation par la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda du cessez-le-feu décidé lors du Sommet conjoint des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC).

Son coordonnateur Maître Patient Bashombe qui a pris part aux travaux de Dar-es-Salaam pour le compte de la société civile, l'a fait savoir ce jeudi 13 février 2025 lors de la réunion de restitution avec ses collègues de la société civile à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.

"Au regard de ce qui a été décidé à Dar-es-Salaam par les Chefs d'État de la SADC et de l'EAC,il était principalement question de déposer un cessez-le-feu et également de décider sur la fin des hostilités et malheureusement nous avions constaté que sur terrain ce n'est pas le cas. Nous profitons de cette occasion pour dénoncer la violation du cessez-le-feu par le AFC/M23 et malheureusement il y a des vies qui sont fauchées malgré la déclaration des Chefs d'État alors que nous nous avons souscrit en tant que société civile dans ces résolutions, les gouvernants ou les dirigeants des États ont souscrit mais nous n'avons pas apprécié, nous ne comprenons pas comment on peut se moquer des Chefs d'État de la région", a dit devant la presse le coordonnateur de la DYCOD-RDC, maitre Patient Bashombe Matabishi.

Par la même occasion, les Chefs d'État des régions de la SADC et de l'EAC ont été appelés à respecter leurs engagements pour la mise en œuvre des résolutions issues des assises de Dar-es-Salaam en Tanzanie.

"Nous nous pensons que si nous devons construire la paix, nous devons être fidèle à nos engagements, il faut respecter les engagements des uns et des autres. Nous nous allons continuer à demander toutes les parties prenantes surtout les Chefs d'État de la région de respecter les engagements qu'ils ont pris au niveau de Dar-es-Salaam, nous allons tout faire avec nos collègues des 12 pays de la région des grands lacs (CIRGL) de nous retrouver urgemment pour évaluer chaque semaine le degré de mise en œuvre de tous les engagements au niveau régional parceque ça ne sert à rien de prendre des décisions, de prendre des engagements qu'on ne saura pas respecter surtout que c'est la vie de nos compatriotes qui est en jeu", a indiqué Patient Bashombe, acteur de la société civile.

Par ailleurs, le coordonnateur de la DYCOD-RDC entend intensifier la mobilisation de la population congolaise congolaise pour exprimer la solidarité à l'endroit des populations vivantes dans les zones sous contrôle de l'armée rwandaise et le M23.

"Nous avons prévu des descendantes dans quelques provinces urgemment pour pouvoir sensibiliser, mobilser la population parceque cette affaire ne concerne pas seulement le Nord-Kivu ou le Sud Kivu. Nous sommes entrain de sensibiliser et de montrer à la population que nous devons être solidaires parceque maintenant que nous sommes agressés, nous devons laisser nos guéguerres à côté en tant que société civile pour nous focaliser sur la paix et la sécurité", a-t-il indiqué lors de son intervention.

La situation humanitaire s’est détériorée dans cette partie du Sud-Kivu. Selon des sources humanitaires, depuis le 29 janvier, au moins 30 000 personnes en provenance des villages situés sur le littoral de Minova : Kasunyu, Nyamasasa, Ruhunde, Karango et Kiniezire/Mukwidja se sont déplacées vers le territoire d’Idjwi, ainsi que vers Kalehe centre, Katana, Kavumu, Mudaka et Bukavu. D’autres déplacés se sont dirigés vers Bunyakiri à l’ouest de Kalehe, et Kalungu, au nord.

Clément MUAMBA