La matinée de ce mardi a été marquée par une agitation inhabituelle dans plusieurs quartiers de la partie Est de Kinshasa. Des manifestants ont bloqué certaines artères dès l’aube, brûlant des pneus et empêchant le passage des véhicules. Seuls les piétons et les motos ont pu circuler, dans une atmosphère tendue.
Selon des témoignages recueillis sur place, cette mobilisation fait suite à des appels diffusés sur les réseaux sociaux annonçant une "journée ville morte". Ces messages incitaient les Kinois à rester chez eux, fermer les bureaux, écoles, magasins et marchés, tout en soutenant les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les populations du Nord-Kivu et de l’Ituri, victimes de l’insécurité causée par le M23 et l’agression rwandaise.
« Nous voulons manifester notre solidarité avec nos compatriotes du Nord-Kivu et de l’Ituri, et soutenir nos forces armées qui défendent notre pays », a déclaré un manifestant dans le quartier de Limete.
Des tracts retrouvés lundi soir dans plusieurs quartiers de la capitale affichaient des slogans tels que :
Ces appels soulignaient également la nécessité de soutenir les FARDC, les Wazalendo et les institutions de la République.
À Ngaba, Limete, et sur l’avenue des Huileries, un climat inhabituel régnait. Des embouteillages se sont formés à la suite des blocages, et plusieurs habitants ont dû rebrousser chemin. « Je quitte habituellement Mont Ngafula vers 5h50, mais ce matin, on m’a informé qu’il y avait une ville morte et j’ai fait demi-tour », raconte un habitant.
Sur la route Elengesa, les manifestants n’autorisaient le passage qu’aux personnes portant des rameaux, symboles de paix.
La mobilisation ne se limite pas à Kinshasa. À Bukavu, des milliers de personnes ont défilé lundi pour dénoncer la rébellion du M23 et exprimer leur soutien aux FARDC. Cette marche, organisée par la société civile et les autorités locales, a rassemblé de nombreux habitants qui ont scandé des slogans appelant à l’unité nationale.
Ces manifestations interviennent alors que la ville de Goma, partiellement contrôlée par le M23, fait face à une crise sécuritaire et humanitaire majeure. Les combats dans l’Est du pays, soutenus par l’armée rwandaise, ont aggravé les déplacements de population et la tension dans la région. Les autorités congolaises appellent à une mobilisation générale pour défendre l’intégrité territoriale et apporter un soutien aux populations affectées.
Cléopâtre Iluku