Goma : au moins 18 présumés criminels interpellés et des effets militaires interceptés lors d'un bouclage dans un camp des déplacés

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Au moins 18 présumes criminels avec armes et munitions interpelés et plusieurs autres effets militaires interceptés lors d'un bouclage dans le camp des déplacés de Lushagala, au quartier Mugunga, dans l'Ouest de Goma (Nord-Kivu). Ils ont été présentés, ce samedi 11 janvier 2025, au sein même du camp, aux membres du comité urbain de sécurité, par le coordonnateur détaché pour la sécurisation des sites  des déplacés, le lieutenant colonel Mokili Matabishi.

Dans son adresse aux déplacés, l’autorité urbaine, le commissaire supérieur principal Kapend Kamand Faustin les a demandé de toujours dénoncer des mouvements suspects dans des camps, devenus actuellement des réservoirs des criminels qui insécurisent la ville de Goma et ses environs. 

Parmi les catégories des présumés criminels interpellés, figurent ceux qui ont été retrouvés avec des effets militaires dont des armes et plus de 300 munitions. Pour le maire de Goma, tout en gardant espoir de retourner dans leurs milieux d’origine, les déplacés devront aider les autorités à assurer leur sécurité ainsi que celle de la ville en dénonçant tous les mouvements suspects. 

« Plusieurs voix se sont levées pour dénoncer l’insécurité dans des sites des déplacés. Les résultats du bouclage mené ici à Lushagala sont là. Nous faisons le plaidoyer. Les amis qui sont déplacés de guerre doivent toujours dénoncer parce que ça ne se comprend pas que le caractère civil et juridique d'un camp des déplacés de guerre puisse être aussi considéré comme un milieu hautement militarisé. La présence des hommes en uniforme qui viennent se cacher ici avec plus de 300 munitions de guerre, c'est inconcevable », a dit le maire de Goma, le commissaire supérieur principal Kapend Kamand Faustin. 

Les déplacés de Lushagala, représentés par leur président François Ndayambaje, ont promis de livrer toute information utile aux autorités afin de se rassurer non seulement de leur propre sécurité mais aussi celle de tous les habitants de Goma et ses environs. 

«  C'est depuis longtemps que  nous avons décrié l’insécurité ici au camp et même dans le parage du camp. Aujourd’hui, les autorités ont effectué un travail qui a permis de mettre la main sur ceux qui nous insécurisent. Merci au maire de la ville pour cela. Nous demandons à tous ceux qui détiennent encore illégalement les armes à les déposer avant qu'il ne soit tard. Les déplacés sont déterminés à les dénoncer tous », a pour sa part indiqué François Ndayambaje, président des déplacés du site de Lushagala. 

Deux présumés auteurs de viol sur deux filles mineures ont également été appréhendés, dans la nuit de vendredi à samedi, au sein du même camp de Lushagala. 

Trois déplacés ont été blessés par balle, dans la nuit de mardi à mercredi dernier, dans le camp de Lushagala, au quartier Mugunga dans l'Ouest de Goma. Selon nos sources, l'auteur de ce drame était un homme en tenue militaire qui a été tué par lapidation par la population en colère, après lui avoir ravi son arme. La circulation incontrôlée d’armes à feu dans des sites des déplacés a toujours été à la base de l’insécurité décriée par les cadres de base et les acteurs de la société civile. 

Jonathan Kombi, à Goma