Kinshasa : tensions entre policiers et FARDC à Kisenso dans la lutte contre le banditisme

Les relations entre les policiers et les éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) déployés dans la commune de Kisenso pour combattre le banditisme et la criminalité, sont marquées par des tensions. Selon des témoignages recueillis sur place, des désaccords sur la gestion des arrestations de bandits se soldent parfois par des échanges de tirs, plongeant les habitants dans la peur.

Merveil Temene, habitant de Kisenso, a confié à ACTUALITÉ.CD que la situation est source de détonations régulières dans le quartier Kabila, provoquant une psychose chez les résidents. « Certains préfèrent passer la nuit chez des proches, loin des bruits des armes », explique-t-il.

Le week-end dernier, une violente altercation a opposé policiers et militaires autour de l’arrestation d’un groupe de jeunes bandits. 

« Les policiers insistaient pour les auditionner d’abord, mais les éléments des FARDC ont ouvert le feu sur deux policiers, qui sont morts sur le champ. Les vidéos de cette scène circulent partout sur les réseaux sociaux », témoigne-t-il.

Malgré ces tensions, plusieurs habitants reconnaissent une amélioration de la sécurité depuis l’arrivée des FARDC. Ils saluent une baisse significative du phénomène Kuluna (banditisme urbain) et des bavures policières.

Selon une résidente qui a requis l’anonymat, les FARDC s’opposent fermement aux pratiques abusives de certains policiers. 

« Ces soldats forcent les policiers véreux à cesser leurs extorsions nocturnes. Ils arrêtent des gens pour vagabondage, une infraction qui n’existe que dans leur tête », dénonce-t-elle.

De nombreux habitants louent également le rôle protecteur des militaires. 

« Les FARDC escortent les citoyens jusqu’à leur domicile tard le soir, sans menace, contrairement à certains policiers », rapporte un habitant.

Kisenso, l’une des communes les plus touchées par le phénomène Kuluna à Kinshasa, abrite désormais plusieurs bases militaires des FARDC. Ces unités ont pour mission d’éradiquer le banditisme et de rétablir l’ordre public.

Si la cohabitation entre policiers et militaires reste conflictuelle, l’impact des FARDC sur la sécurité locale est largement salué par les Kisensois. Le défi reste néanmoins de parvenir à une coordination efficace entre les deux forces pour mieux protéger la population.

Samyr LUKOMBO