Lors d'une session au Conseil de sécurité de l'ONU ce lundi, Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la RDC, a dénoncé l'inaction du Rwanda dans le cadre du mécanisme de vérification ad hoc renforcé, instauré pour surveiller le cessez-le-feu dans l’Est de la RDC. Elle a également fustigé les violences perpétrées par les forces rwandaises et le M23 sur le territoire congolais.
« Depuis 34 jours, le fonctionnement du mécanisme de vérification est entravé par l'absence des experts rwandais, mettant en doute la volonté du Rwanda de respecter ses engagements pris dans le cadre du processus de Luanda », a déclaré la ministre. Ce mécanisme, lancé le 5 novembre à Goma par les ministres des Affaires étrangères de la RDC, de l’Angola et du Rwanda, inclut 18 experts angolais et 3 experts congolais et rwandais respectivement. Il est chargé de surveiller la mise en œuvre du cessez-le-feu en vigueur depuis le 4 août.
Thérèse Kayikwamba Wagner a également accusé le Rwanda de poursuivre des agressions flagrantes contre la souveraineté de la RDC. « Plus de 4 000 membres des forces de défense rwandaises opèrent illégalement sur notre territoire en appui au M23. Leurs actes, tels que les bombardements de camps de déplacés, les massacres, et les pillages des ressources naturelles, n'ont rien de défensif, malgré les justifications du Rwanda », a-t-elle affirmé.
Citant des attaques récentes, notamment le massacre de Kishishe en 2022, le bombardement du camp de Mugunga en mai 2024, et le bombardement d’une école à Luofu dimanche dernier, la ministre a dénoncé des pratiques qui s’apparentent à une épuration ethnique. « Ces actes traduisent une volonté de redessiner la composition démographique des territoires sous contrôle du M23, sapant les structures sociales et culturelles existantes », a-t-elle ajouté.
Malgré ces violations, la RDC a réaffirmé son engagement envers le processus de Luanda, sous les auspices du président angolais João Lourenço. Ce cadre inclut la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais.
Appelant le Conseil de sécurité à rester mobilisé, la ministre a conclu : « Il est impératif que ce Conseil exige des parties le respect de leurs engagements et soutienne fermement le processus de Luanda pour mettre fin à cette guerre qui aggrave une crise humanitaire déjà dramatique. »