Une semaine après son rapport sur le détournement de plus de 70,5 millions de dollars dans les projets « Tshilejelu » et « Kinshasa zéro trou » entre 2021 et 2023, le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) salue l’approbation par le gouvernement du projet de loi portant création d’un parquet national économique et financier.
« CREFDL se dit satisfait de constater que le Gouvernement a enfin mis en application la proposition de la société civile exprimée, il y a de cela de nombreuses années. En effet, la mise en place de cette instance anti-corruption devrait être accompagnée d’un programme clair de renforcement des capacités des magistrats sur les questions de gouvernance financière et économique », écrit cette structure dans un communiqué de presse ce vendredi matin.
Pour garantir l’efficacité du parquet national économique et financier, le CREFDL préconise une dotation budgétaire à la hauteur de cette de l’IGF.
« Le Gouvernement devrait déjà projeter une dotation d’un budget annuel similaire à celui de l’Inspection Générale des Finances (IGF), chiffré à environ 30 millions $ tel que retracé dans la Loi de finances de la RDC. Pour lutter contre la délinquance économique et financière la plus complexe, le parquet financier devrait être doté d’une véritable indépendance administrative et financière », estime le CREFDL.
Le Centre de Recherche appelle également à clarifier les liens entre le parquet national économique et financier et les autres organes de contrôle de l’État, afin de renforcer la coordination et l’efficacité de la lutte contre la corruption.
Le CREFDL invite le parlement à examiner rapidement ce projet de loi, une fois déposé par le Gouvernement, afin de permettre une mise en œuvre rapide de celle nouvelle institution.
Lors de la 21 ème réunion Conseil des ministres vendredi 08 novembre, Constant Mutamba, ministre congolais de la justice, garde des Sceaux avait présenté un projet de loi visant à créer un parquet national économique et financier ainsi que des chambres spéciales dédiées aux affaires économiques et financières.
Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, ainsi que l’actuel ministre de la justice n’ont jamais cessé d’émettre de critiques contre les pratiques de corruption au sein même des instances judiciaires.
Jeudi 26 octobre 2023, l'ONG RCN Justice et Démocratie avec ses partenaires avait présenté un rapport sur les pratiques de corruption dans le secteur de la justice.
Selon cette étude, les conditions de travail désastreuses au sein des instances judiciaires, la cupidité, la politisation des décisions judiciaires et la loyauté sont parmi les moteurs des pratiques de la corruption dans le secteur de la justice.
Bruno Nsaka