Des élèves déplacés du conflit Mbole-Lengola ont repris, cette année scolaire 2024-2025, le chemin de l'école à Kisangani. Ils ont été accueillis dans les écoles proches des camps des déplacés à Konga-Konga, à la paroisse Sainte Gabriel ou encore à la paroisse Sainte Marthe.
« Ils continuent de venir s'inscrire », a signifié Fundi Mulumbi, directeur de l'école primaire Hodari. Bien avant le mouvement de grève des enseignants, il a inscrit 49 élèves. Ce jeudi 17 octobre 2024, alors que les enseignements reprennent progressivement, cinq autres élèves viennent de s'inscrire.
Aux écoles primaires Tshololo 1 et 2, c'est le même mouvement. Masudi Bin Kirongozi, directeur de l'EP Tshololo 1 a déjà enregistré 289 élèves. Son collègue de Tshololo 2 en a 217. Des statistiques qui évoluent avec le temps.
« Nous sensibilisons les parents ou les familles d'accueil à ne pas les garder à la maison. Nous avons déjà donné l'instruction à tous les gestionnaires de les prendre en charge. Ils ont droit à l'éducation, telle que la Constitution nous l'exige », a dit le directeur de la province éducationnelle Tshopo 1, Alain Muimbi Muimbi.
Adaptation réussie
Ces élèves ont fui des atrocités entre communautés depuis le mois de mai 2023. Ils sont rentrés dans des écoles grâce aussi à l'UNICEF qui a d'ailleurs construit des installations sanitaires pour les écoles primaires Tshololo 1 et 2. L'année scolaire 2023-2024, environ 600 enfants se présentaient à l'école, à en croire les statistiques du directeur Masudi Bin Kirongozi.
«Nous avons fermé les yeux compte tenu de leur situation. Au lieu de demander où sont leurs documents, nous les avons accueillis. Ils se sont très bien défendus. Ils disent, je suis en 4e, je suis en 5e ; vous les envoyez en 5e et ils se défendent », a dit le directeur Masudi.
Les conditions d'apprentissage demeurent lamentables, toutefois. Les enfants étudient à même le sol. Les écoles d'accueil présentent un manque criant de pupitres. À Tshololo 1 et 2, à l'EP Hodari et ailleurs, les gestionnaires attendent des bancs. À la province éducationnelle Tshopo 1, des négociations sont en cours avec des partenaires pour mettre en place des espaces temporels afin d'améliorer les conditions d'accueil.
Gaston MUKENDI, à Kisangani