Près de 100 congolais vivent le calvaire à la frontière Shakufwa située entre l'Angola et le territoire de Kahemba, dans la province du Kwango. Ils ont été refoulés de l'Angola depuis trois jours et sont sans abris.
D'après l'administrateur du territoire de Kahemba, 91 personnes dont 71 hommes, 10 femmes et 10 enfants (six garçons et quatre filles) passent nuit à la belle étoile. L'administration territoriale a effectué l'identification et est dans l'impossibilité de voler au secours aux refoulés faute de moyens. L'administrateur Jean-Marie Laswe affirme avoir saisi sa hiérarchie pour venir en aide aux refoulés.
"Nous avons informé la hiérarchie qui est sur le dossier. Nous les avons identifiés au niveau de la frontière, la hiérarchie cherche à les ramener au chef-lieu de la province. On a du mal à nourrir ces gens-là et même à leur donner des abris", a indiqué à ACTUALITE.CD, Jean-Marie Laswe, administrateur du territoire de Kahemba.
L'association Action Plus, une structure de la société civile de Kahemba monte au créneau pour dénoncer le mauvais traitement réservé aux congolais par un pays ami de la RDC. Son coordonnateur Jude Tshangata appelle à une intervention urgente des autorités congolaises.
"Si les angolais voudraient refouler les congolais, ils devraient aviser les services congolais pour préparer leur accueil. Malheureusement, ce n'est pas ce qui se fait. Chaque fois, nous observons le refoulement non contrôlé et le traitement bizarre des femmes et enfants alors que nous avons de bonnes relations avec ce pays voisin", a-t-il déploré.
Des sources locales alertent sur un probable refoulement d'un nouveau lot des congolais. Les autorités locales s'activent à poursuivre l'identification afin de coordonner la réponse à apporter à ces refoulés.
Les autorités angolaises refoulent les congolais de manière croissante, depuis cinq ans. La plupart des refoulés arrivent par les postes frontaliers de Kamako (Kasaï) et Kahemba (Kwango). Ces mouvements de refoulement ont plusieurs fois fait objet des rencontres entre les autorités de Kinshasa et de Luanda. Mais depuis, ils n’ont jamais cessé.
Jonathan Mesa à Kikwit