Le Conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP) de la RDC monte au créneau pour dénoncer le fonctionnement des pharmacies ne remplissant pas des conditions requises pour opérer dans la ville de Kinshasa. Le CNOP pointe du doigt les bourgmestres des communes qui, d’après lui, seraient à la base de cette bavure.
Dans une correspondance, le président du CNOP appelle le gouvernement provincial, particulièrement le ministre provincial de l’intérieur à pouvoir instruire les bourgmestres des communes à pouvoir mettre fin à cette fraude.
« S’agissant de l’assainissement du secteur pharmaceutique congolais, l'ordre des pharmaciens congolais de la RDC que nous avons l’insigne honneur de pouvoir présider au niveau national soutient les démarches de l'autorité congolaise de la réglementation pharmaceutique (ACOREP), y compris celles menées par la ville province de Kinshasa à travers son ministre provincial ayant la santé à sa charge pour pouvoir donner une autre image des soins médicaux et pharmaceutiques à Kinshasa. A cet effet, nous invitons le gouvernement de Kinshasa à travers son ministère provincial de l'intérieur de pouvoir instruire de manière claire, ferme et stricte tous les bourgmestres d’arrêter d'autoriser illégalement le fonctionnement de ces pharmacies au grand risque de notre population. La compétence étant d'attribution, ils s'exposent à des poursuites judiciaires notamment l'exercice de la profession de pharmacien », a déclaré Glory Panzu, président de l’Ordre national des pharmaciens de la RDC.
Il fait savoir que ce phénomène a conduit actuellement à avoir plus de 5000 pharmacies à Kinshasa, qu’il qualifie de « boutique de la mort qui fonctionne en toute irrégularité et impunité ». « La commune de Kintambo, par exemple, possède quatre pharmacies autorisées sur 120, qui fonctionnent. Bandalugwa n’a qu'une seule pharmacie autorisée. La commune de Kinshasa a zéro pharmacie autorisée », a ajouté Glory Panzu.
Pour rappel, le ministre provincial de la santé a accordé un moratoire d’un mois aux responsables des établissements pharmaceutiques non viables pour se conformer aux exigences de la loi. Ce moratoire qui va expirer ce 25 octobre, rappelle la loi numéro 23/006 du 3 mars 2023 modifiant et complétant la loi numéro 18/035 du 13 décembre 2018 fixant les principes fondamentaux relatifs à l'organisation de la santé publique en RDC, spécialement dans son article 14 qui dispose que nul ne peut ouvrir ou faire fonctionner un établissement des services et soins de santé ou pharmaceutiques privées, s'il n'a obtenu dans un délai de 90 jours, une autorisation du ministre ayant la santé publique dans ces attributions.
Le gouvernement provincial de la santé promet de procéder à un contrôle rigoureux sur toute l’étendue de la ville de Kinshasa pour s’enquérir de la viabilité des établissements des soins de santé et pharmaceutiques.
Grâce GUKA