Maître Sylva Mbikayi, avocat du prévenu Marcel Malanga, fils de Christian Malanga, a qualifié de "sévère" le jugement rendu par le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe dans l’affaire du coup d’État manqué et de l’attaque de la résidence de Vital Kamerhe. À l'issue de l'audience du vendredi 13 septembre dernier à la prison militaire de Ndolo, il a annoncé que son client va interjeter appel en vue d'obtenir un sort plus "clément" que celui rendu en première instance.
"Nous avons prévu de faire appel de cette décision que nous estimons très sévère et teintée de plusieurs faits qui démontrent la mauvaise foi du tribunal. Nous espérons toujours obtenir un sort plus clément, notamment l'acquittement de notre client, car il s'agit d'un jeune homme de 22 ans qui ne connaissait rien et qui était venu au Congo pour rendre visite à son père, mais qui s'est malheureusement retrouvé embarqué dans cette aventure. Rien que pour cela, nous pensons qu'en appel, nous avons encore de chance de faire valoir nos arguments. Il est un peu déçu, car il espérait un sort meilleur, mais il garde le moral pour affronter un second procès au niveau de l'appel", a déclaré Maître Sylva Mbikayi.
La défense de Marcel Malanga déplore que le tribunal se soit contenté de suivre à la lettre la position du ministère public, sans tenir compte des nombreux arguments présentés lors des plaidoiries.
"Nous sommes déçus par ce verdict très sévère qui n'a pas pris en compte plusieurs éléments, notamment les circonstances atténuantes que nous avons soulevées pour ébranler les accusations. Malheureusement, le tribunal a ignoré les arguments des prévenus et s'est focalisé sur ceux de l'accusation. Nous avions démontré qu'il n'y avait pas de participation criminelle de notre client, et il n'y avait jamais eu d'entente préalable entre Marcel Malanga et son défunt père pour organiser un quelconque coup d'État", a poursuivi Maître Mbikayi.
Malgré les efforts de la défense, 37 prévenus ont été condamnés à la peine de mort pour association de malfaiteurs, attentat et terrorisme. Parmi eux, Marcel Malanga, Tyler Christian Thomson, Zalman Pollum Benjamin, et Nkele Mbuela Ruffin. Jean-Jacques Wondo, expert militaire, a également été condamné à la peine de mort pour les mêmes charges. Certains condamnés ont reçu 20 ans de servitude pénale pour détention illégale d'armes de guerre.
Une dizaine de personnes, 13 au total, ont été acquittées, faute de preuves. Parmi elles, les prévenus dits de "l’hôtel Chez Momo", ainsi que des chauffeurs, convoyeurs, et employés. Le procès, qui s'est ouvert le 7 juin 2024 a vu 51 des 53 prévenus comparaître. Le tribunal a prononcé l'extinction de l'action publique contre deux prévenus décédés lors de l'attaque, Christian Malanga et Aboubakar.
Clément MUAMBA