RDC: les étudiants de l’“Ecole du Fleuve Congo” plaident pour l'implication du Gouvernement dans le respect des droits des communautés les plus affectées par les pollutions minières et hydrocarbures

Photo d'illustration
Les étudiants de l'Ecole du Fleuve Congo en conférence de presse à Kinshasa

Les étudiants de l'école du Fleuve Congo appellent le Gouvernement congolais à s'impliquer davantage dans le respect des droits des communautés locales les plus touchées par les exploitations minières, hydrocarbures et forestières en RDC.

Des enquêtes qu’ils ont menées au sein d’une douzaine des communautés dans les provinces du Kongo Central, Haut-Katanga, Lualaba, Tanganyika et Tshopo, révèlent que ces dernières font face à plusieurs difficultés et abus. 

“Il y a des communautés qui nécessitent une délocalisation imminente, il y a des communautés qui nécessitent réparation de tort causé, il y a des communautés qui nécessitent un réajustement dans leurs façons de traiter avec les entreprises. Je donne l'exemple des communautés qui ont été privées de leurs champs et d'autres qui ont été indemnisées mais pas dans le respect de la loi”, explique Mme Soleil Lumpungu, étudiante à l'École du Fleuve Congo pour représenter la communauté Israël dans le Lualaba.

“Une autre difficulté est que les communautés ne sont pas assez outillées sur leurs droits et sur la loi. Et cela profite aux entreprises et qui font preuve d'un certain silence face aux problèmes des populations affectées”, ajoute-t-elle. 

Pour ces étudiants de l'Ecole du Fleuve Congo, toutes les parties prenantes doivent s'impliquer afin de trouver une solution durable aux problèmes des communautés affectées. 

“Les décideurs, ensemble avec les organisations non gouvernementales, doivent profiler des stratégies pour pallier à ces problèmes des communautés qui n'ont fait que perdurer '’, a plaidé M. Amisi, étudiant de l'École du Fleuve Congo. 

« Ecole du Fleuve Congo » est un programme stratégique mis en place par l'ONG congolaise Afrewatch et EARTHRIGHTS INTERNATIONAL pour renforcer les capacités des communautés impactées par les projets miniers en RDC. L'Ecole du Fleuve Congo organise donc chaque année une session de renforcement des capacités des membres des communautés locales des projets extractifs (mines, hydrocarbure, forêt) au niveau national et d’autres pays africains partageant les mêmes réalités négatives de l’exploitation des ressources naturelles.

Les deux ONGs ont réalisé conjointement la première session de formation de l’Ecole du Fleuve Congo du 25 août au 05 septembre 2023 à Lubumbashi à l’intention des leaders communautaires. La formation a porté sur la construction d'une communauté, le monitoring et la documentation des abus des droits de l’homme, la pratique de la collecte d'échantillons de sol et d'eau ainsi que la façon de prendre des photos et de réaliser des entretiens avec la communauté. À la fin de la formation, chaque communauté a élaboré et présenté un plan d'action sur la manière dont elle allait mettre en pratique ses apprentissages et les partager avec d'autres membres de sa communauté.

La deuxième session en cours, se tient à Kinshasa du 05 au 15 août 2024 avec les mêmes participants pour une formation axée sur le plaidoyer et la mobilisation des communautés locales. Au cours de la session, deux autres grandes activités sont prévues pour présenter les problèmes des communautés et les partager aux parties prenantes dont le gouvernement, les missions diplomatiques basées en RDC, les services étatiques, les organisations de la société civile et les médias.

Pour rappel, c'est depuis 2013 qu'AFREWATCH développe un programme d’accompagnement et de renforcement des capacités des communautés impactées par les projets miniers en RDC.