RDC: Les États-Unis condamnent les attaques de brouillage rwandaises mettant en péril la sécurité aérienne

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Le Président rwandais Paul Kagame

L'ambassadeur Robert Wood, représentant pour les affaires politiques spéciales des États-Unis, a exprimé ses vives préoccupations quant aux actions continues du M23 en violation de la trêve humanitaire, lors d'une déclaration à New York ce mardi.

« Nous avons été très perturbés par les rapports immédiatement après l'annonce du cessez-le-feu faisant état d'actions continues du M23 pour étendre leur contrôle sur le territoire congolais, en violation flagrante de la trêve humanitaire », a-t-il déclaré.

L'ambassadeur a appelé le Rwanda à cesser immédiatement son soutien au M23 et à retirer ses troupes de l'est de la RDC. Il a également exhorté la RDC à prendre des mesures contre les dirigeants des FDLR et les responsables congolais qui collaborent avec ces groupes.

Wood a également exprimé son inquiétude concernant les interférences avec les signaux GPS, attribuées aux positions rwandaises, qui ont gravement affecté les opérations aériennes de l'ONU et les missions humanitaires dans l'est de la RDC.

« Ces actions menaçantes et violentes des RDF et du M23 contre les Casques bleus de l'ONU, leur équipement ou leurs positions sont totalement inacceptables. En tant que contributeur majeur de troupes au maintien de la paix de l'ONU, le Rwanda devrait savoir qu'il ne doit pas mettre en danger le personnel de la MONUSCO. Si ce comportement irresponsable se poursuit, ce Conseil devrait envisager des mesures de réponse efficaces », a-t-il averti.

Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo avait alerté le 29 juillet sur le fait que des interférences dangereuses sont observées dans les systèmes de positionnement global (GPS) des avions. Ces perturbations, causées par des attaques de brouillage et d'usurpation d'identité (« spoofing »), touchent les zones de vol de la province du Nord-Kivu autour de Goma, incluant Beni, Butembo, Kibumba, et Kanyabayonga.

« Ces actes compromettent gravement la sécurité du transport aérien civil, posant un risque significatif pour tous les vols, y compris les compagnies aériennes commerciales. De plus, ils mettent en danger les missions humanitaires essentielles menées pour soutenir les populations locales victimes des violences perpétrées par des troupes rwandaises sur le territoire de la République Démocratique du Congo », a déclaré un porte-parole du gouvernement congolais.

« Une enquête technique, réalisée par les services compétents, a confirmé que ces brouillages sont l'œuvre des Rwandan Defense Force (RDF) et de ses alliés, les terroristes de l'AFC/M23. Cette investigation a été corroborée par des rapports d'acteurs internationaux opérant sous mandat international du Conseil de sécurité des Nations Unies dans les domaines de l'aide humanitaire et des opérations de paix ainsi que des Organisations Non Gouvernementales internationales », a ajouté le porte-parole.

Le gouvernement congolais a condamné fermement ces actes, les qualifiant de violations graves du droit international comparables à l'usage d'armes de guerre contre des cibles civiles. En réponse, la RDC, partie à la Convention relative à l'aviation civile internationale de 1944, a saisi les instances régionales de l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (OACI) pour demander des sanctions appropriées.