RDC: le consortium Ushiriki craint que la destruction du parc de Kahuzi-Biega prolifère des maladies zoonotiques comme le Mpox

Photo d'illustration
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Une trentaine d'organisations membres du consortium Ushiriki met un accent sur la protection et la sauvegarde du PNKB et surtout des Grands singes dans cette période cruciale que traverse la RDC.

Au cours d'une réunion du comité de coordination technique organisée par le consortium Ushiriki sous  l’égide de Jane Goodall Institute en collaboration avec la Direction Provinciale de l’Institut Congolais de Conservation de la Nature (ICCN SK)a dans un premier temps passé en revue la situation actuelle de ce patrimoine mondial.

" Le PNKB est un site du Patrimoine mondial regorgeant une riche biodiversité d’importance capitale pour l’humanité entière à travers ses services écosystémiques. Malheureusement, il fait actuellement face à des pressions d’origine anthropique qui menacent son intégrité et qui pourraient causer son déclin. Parmi les pressions enregistrées figurent notamment la déforestation, l’exploitation minière, le braconnage, la présence des installations humaines, l’agriculture. Ces pressions sont pour la plupart dus aux intérêts égoïstes parce que la destruction de ce parc ne profite qu’au seul destructeur mais ses conséquences impactent toute l’humanité. L'occupation du PNKB par les tiers est à la base de l’insécurité dans et autour du Parc, de la perte des grands singes et de leur l’habitat ; du tarissement de certains affluents et rivières alimentant le lac Kivu à la suite de la déforestation du Parc et tant d'autres”, explique le compte rendu du Consortium Ushiriki. 

De son côté, le directeur provincial de l'ICCN Honoré Malingane,  ce sont des problèmes récurrents dûs à l'insécurité, aux groupes armés qui nécessitent l'actualisation.

“ Nous ne voulons pas nous lasser de poser les problèmes aux autorités provinciales surtout lorsque nous avions été reçus par le gouverneur de province, il nous a rassuré de sa disponibilité à pouvoir apporter tout son soutien", dit-il. 

Le consortium Ushiriki craint également les problématiques  des conflits intercommunautaires conduisant parfois à des pertes en vies humaines et la prolifération des maladies zoonotiques comme le Mpox.

Pour ces trentaines d'organisation, ne rien faire face à cette destruction progressive du PNKB serait très dangereux et proposent plusieurs recommandations notamment à l’endroit du Gouvernement provincial de: 

" intégrer la Direction Provinciale de l’ICCN Sud-Kivu dans le conseil provincial de sécurité ; de renforcer la collaboration entre l’ICCN et les FARDC pour la sécurisation des zones contigües au PNKB et veiller à la rotation des troupes pour éviter la coutumisation des acteurs ; d'appuyer effectivement l’ICCN dans sa mission de conservation de la nature, spécialement dans la sécurisation du PNKB ; ainsi qu'intensifier le renseignement dans et autour du PNKB  et accélérer le processus de signature de l’arrêté portant interdiction d’exploitation et commercialisation des ressources naturelles issues du PNKB", note ce consortium Ushiriki.

Au cours de ces assises, des participants ont mis un accent sur le rôle que devrait jouer l'ICCN pour la stabilité du PNKB.

" Renforcer son leadership dans la surveillance du PNKB pour des actions rapides et appropriées ; renforcer les dispositifs et les mécanismes de surveillance mais aussi de dénonciation en collaboration avec les services de renseignement ; finaliser la démarcation participative des limites en impliquant l’Institut Géographique du Congo pour la résolution des conflits latents et sensibiliser et coopérer avec les communautés locales y inclus les peuples autochtones pygmées et appliquer les différentes résolutions pour ce qui concerne cette catégorie" insiste ce communiqué final qui met un accent sur  "promouvoir et renforcer davantage l’application de la loi dans le PNKB en collaboration avec les organes habilités ; tenir compte des compétences dans les nominations à des postes clés de responsabilité en particulier celui qui concerne la lutte anti-braconnage".

Actuellement, le PNKB évolue dans un système de partenariat public-privé avec WCS, un partenariat qui devrait " apporter à l’ICCN un soutien financier et matériel en matière d’application de la loi ainsi qu'améliorer la communication en mettant les informations à la disposition des acteurs à temps utile afin que ces derniers contribuent à la sécurisation du PNKB ; Consolider les dispositions en place pour assurer à l’ICCN l’autonomie d’action en matière de surveillance et de lutte contre le braconnage", notent ces organisations.

Depuis plusieurs années, la collaboration entre l'ICCN, les peuples autochtones et les peuples riverains évoluent normalement, occasion d'insister sur la bonne collaboration avec le PNKB en insistant sur leur appropriation.

" A l’endroit des communautés de dénoncer tout mouvement suspect dans et autour du PNKB ; fournir des informations fiables, crédibles et sincères lors des enquêtes et ne pas se laisser manipuler par tout type de leadership ;S’abstenir des incursions/activités illégales dans le PNKB", dit ce consortium.

Au Sud-Kivu, le Ministère Provincial de l’Environnement et Economie Verte du Sud-Kivu, la Direction Provinciale de l’ICCN, la Division Provinciale de l’Environnement et Développement Durable, le Parc National de Kahuzi-Biega, la Réserve Naturelle d’Itombwe, le Centre de Recherche en Sciences Naturelle/Lwiro, la Société Civile Environnementale, les organisations de conservation dont Jane Goodall Institute, GRACE, BirdLife International, PASA, Strong Roots et WCS ont apportées leur contribution à ces assises.

Toutes ont décidé d'appuyer l’ICCN dans la mise en œuvre de ses outils de gestion et de faire un plaidoyer en faveur de l’appui institutionnel aux coordinations de l’environnement et aux directions provinciales de l’ICCN ;

En RDC, JGI qui appuie le consortium Ushiriki est plus actif dans la conservation des Grands singes, et dont les Gorilles de Grauer en fait partie.

Justin Mwamba