Nyiragongo: vive tension au village Turunga après le meurtre d’au moins trois membres d’une famille par des hommes armés

Carte du territoire de Nyiragongo
Carte du territoire de Nyiragongo

Une vive tension est vécue depuis tôt ce mercredi 17 juillet au nord de la ville de Goma et à Turunga, un village du territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu). À la base, la population en colère manifeste contre le meurtre par balle, dans la nuit de mardi à ce mercredi, d’au moins trois membres d’une famille. Il s’agit d’un père, son épouse ainsi qu’un enfant tués à Turunga, dans le groupement Munigi. Selon le président de la société civile de Munigi, Trésor Masilya, des bandits armés, non autrement identifiés ont opéré nuitamment dans cette entité, sans être inquiétés. 

« Je suis sur le lieu du drame. Il y a des bandits qui ont tiré sur cinq personnes, la nuit dernière, à Turunga, vers l’endroit qu’on appelle Ki Avion. Le père de famille est décédé sur place. Son épouse ainsi que son enfant ont succombé à leurs blessures à l’hôpital. Il y a encore deux blessés, en état critique, qui suivent des soins à l’hôpital. Donc, pour l’instant, nous comptons trois morts et deux blessés », dit à ACTUALITE.CD Trésor Masilya, président de la société civile de Munigi. 

Cette situation a poussé à des manifestations qui sont en cours dans cette partie du Nord-Kivu. Des pierres et autres barricades sont posés sur l’axe Majengo-Kilijiwe, causant ainsi la perturbation de la circulation. La police tente de dégager la route en usant des tirs de sommation et des gaz lacrymogènes. 

« Cette nuit de mardi à ce mercredi, au niveau du village Turunga, dans le groupement Munigi, des bandits armés et en tenue militaire ont semé la désolation. Ils ont cambriolé dans ce coin du village sans la moindre inquiétude ni l'intervention à temps réel des services de l'ordre et de sécurité. Cela, en dépit des alertes de la population. Ils ont tué un père de famille, son épouse et deux autres personnes qui étaient dans cette maison. Ils ont emporté plusieurs biens de valeur et une importante somme d'argent. Cette même nuit, dans le groupement Rusayo, notre collègue, président de la société locale a été visité par des hommes armés qui ont ravi téléphone et autres biens », a pour sa part indiqué Thierry Gasasiro, secrétaire technique de la société civile de Nyiragongo. 

Des cas d’insécurité ne cessent d’être rapportés dans le territoire de Nyiragongo ainsi que dans la ville de Goma. À titre illustratif, des hommes armés ont tué, dans la nuit de samedi à dimanche, une jeune dame au village Rukoko, toujours dans le groupement Munigi. 

« Finalement on ne sait plus s'il faut dénoncer dans quelle langue pour que les autorités ayant dans leurs attributions la charge sécuritaire pour qu'elles puissent stopper cette insécurité qui a déjà élu domicile, non seulement dans le territoire de Nyiragongo mais aussi dans la ville de Goma où c'est chaque nuit qu'il y a crépitement des balles, et même pendant la journée, on  tue les gens, on ravit les biens des gens et les hommes en armes circulent, commettent beaucoup de bavures. Il est grand temps que les autorités puissent  s'amender et stopper cette insécurité », a ajouté M. Gasasiro. 

Selon plusieurs analystes, la recrudescence de l’insécurité à Goma et dans la partie sud du territoire de Nyiragongo est due, notamment, à l’arrivée massive, dans ces entités, des déplacés de guerre du M23. Des cadres de base, des acteurs de la société civile ainsi que les chefs des sites des déplacés, ont toujours dénoncé la circulation incontrôlée des armes dans et autour des camps ayant accueilli les déplacés.

Jonathan Kombi, à Goma