Les rebelles du M23 ont atteint le territoire de Kalehe au Sud-Kivu, tandis que des tirs indirects ont touché Minova et d'autres villes, tuant et blessant plusieurs civils et provoquant de nouveaux déplacements de population, a déclaré Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO, devant le Conseil de sécurité des Nations unies ce lundi.
"Dans le sud de la province, des rumeurs d’infiltrations du M23 sur le plateau d’Uvira, de Fizi et de Mwenga ont exacerbé les tensions dans les communautés locales. Ce qui mérite l’attention des autorités", a-t-elle ajouté.
Le vendredi 5 juillet 2024, la Lutte pour le Changement (LUCHA), une organisation de la société civile, a publié une liste des villages et cités contrôlés par les rebelles soutenus par le Rwanda. Selon cette liste, un total de 87 zones, comprenant des villages et des cités situées dans quatre territoires de la province du Nord-Kivu, sont désormais sous le contrôle du M23. Les territoires concernés sont Masisi, Rutshuru, Nyragongo et Lubero, épicentres de l'insécurité en République Démocratique du Congo.
Les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais ont également détruit le site de cantonnement des ex-combattants à Kirumba, dans le territoire de Lubero, qui faisait partie du Programme de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire (P-DDRCS). Kambale Kinyali Yuston, chef d'antenne du P-DRRCS à Butembo-Lubero, a rapporté que les rebelles ont incendié sept tentes offertes par la MONUSCO ainsi que des maisons en planche destinées à accueillir les miliciens qui se rendaient.
Des experts mandatés par l'ONU ont révélé dans leur nouveau rapport, consulté lundi par ACTUALITE.CD, que "3 000 à 4 000 militaires rwandais" combattent aux côtés des rebelles du M23 contre l'armée congolaise dans l'est de la République Démocratique du Congo.