Kwilu: près de 100 décès depuis deux ans dans le camp des déplacés de Kwamouth sans assistance, les autorités alertent sur une crise oubliée

Quatre-vingt-dix-sept (97) cas de décès sont à ce jour enregistrés parmi les déplacés de Kwamouth vivant dans les entrepôts du marché central de Bandundu depuis deux ans. Leurs conditions de vie ne cessent de se détériorer dans la province du Kwilu, et ce, malgré les multiples appels à l'aide, sans réponse holistique à la crise humanitaire résultant des violences armées à la base de déplacement de ces populations de Kwamouth (Mai-Ndombe). 

D'après le ministère provincial des affaires humanitaires, le Kwilu compte à ce jour 36 061 personnes déplacées notamment à Bandundu-ville, Kikwit et à la cité de Fatundu. Les autorités redoutent le pire et alertent sur une crise oubliée alors que les cas de décès et de maladies augmentent sur le site de Malebo. 

"C'est une crise oubliée parce que les interventions n'ont pas suivi, et n'ont pas été à la hauteur des besoins. Ça fait deux ans que nous avons des déplacés au site de Malebo, dans les familles d'accueil qui n'ont pas suffisamment de moyens de subsistance. Nous avons des cas de maladies qui ne sont pas prises en charge. Nous avons des personnes qui n'ont pas accès aux revenus. On devrait les accompagner, les soutenir pour qu'ils puissent se réintégrer dans la vie courante. Il y a les gouvernements central et provincial ainsi que les partenaires humanitaires qui devraient les accompagner", a dit à ACTUALITE.CD, Jérémie Bikiele, directeur de cabinet au ministère provincial des affaires humanitaires du Kwilu. 

La milice Mobondo, née depuis deux ans, est toujours active à Kwamouth. Des centaines de morts ont été enregistrés depuis le conflit entre Teke et Yaka, hormis des dégâts matériels importants sur les infrastructures dans plusieurs villages de cette partie de Maï-Ndombe. 

À l'avènement du gouvernement Suminwa, des attentes énormes ont été exprimées par ces déplacés. Il s'est agi, principalement du retour de la paix à Kwamouth, la reconstruction de leurs habitations et l'assistance financière afin d'organiser les premiers jours de vie dans leurs villages. 

Jonathan Mesa à Bandundu