Ce samedi 25 mai 2024, le Centre Culturel Andrée Blouin a accueilli une conférence marquante dans le cadre de la journée internationale de la résistance Africaine. Cet événement, centré sur le thème "La résistance des Congolais dans l'histoire", a réuni des intervenants passionnés et un auditoire engagé, pour réfléchir sur l'héritage de la résistance africaine et particulièrement celle de la République Démocratique du Congo (RDC).
Les discussions ont été animées par Christenvie Melly, assistante d'enseignement à l'Université Pédagogique Nationale (UPN) et entrepreneure, et Jonathan Kitangwa, expert en gestion des ressources humaines. Ensemble avec les invités, ils ont exploré les multiples facettes de la résistance congolaise, tant historique que contemporaine.
“Capitalisons nos bonnes valeurs africaines pour nous développer”
Mme Melly a souligné l'importance de la résistance culturelle et économique, rappelant que la préservation et la promotion des valeurs africaines sont essentielles pour lutter contre l'oppression et l'aliénation culturelle étrangère. Elle a aussi partagé son expérience en tant qu’entrepreneure, démontrant comment l'autonomie économique peut être un outil puissant de résistance.
« Actuellement, les jeunes congolais doivent faire preuve de résistance intellectuelle et culturelle face aux impositions et aux pressions étrangères visant l’instabilité du Congo, il s’agit d’une prise de conscience dans le chef de chaque jeune congolais, sur ce que nous représentons pour le développement de cette nation », a-t-elle souligné.
Jonathan Kitangwa a, quant à lui, abordé la résistance sous l'angle de la gestion des ressources humaines, mettant en avant la nécessité de former et d'encadrer la jeunesse congolaise pour qu'elle devienne le fer de lance du changement.
« La jeunesse congolaise doit combattre sa faiblesse devant les obstacles de nature à déstabiliser le pays autre fois. Pour combattre l’exploitation liée au colonialisme, les aînés ont lutté de leur manière pour réclamer la liberté, pour dire non au racisme, à la domination », dit-il.
Et d’ajouter :
« La jeunesse est appelée à une prise de conscience collective, s’investir dans le système éducatif, éviter le langage démotivant, faire des plaidoyers en vue de prendre conscience de nos potentialités ».
Il a insisté sur l'importance de l'éducation et de la prise de conscience collective pour éveiller un sentiment de responsabilité et de patriotisme chez les jeunes. Soutenant au passage, la pensée de Nelson Mandela qui disait que l’éducation est l’arme la plus puissante pour transformer ce monde.
L'Héritage de Simon Kimbangu
Les intervenants ont souligné l'impact durable de Simon Kimbangu sur la conscience nationale congolaise. Son emprisonnement par les autorités coloniales belges et sa martyrisation ont renforcé sa stature de symbole de la lutte pour la liberté. La résistance de Kimbangu continue d'inspirer des générations de Congolais à se battre pour leur dignité et leur autonomie.
La communauté kimbanguiste a célébré, sous le rythme de la fanfare, ce même 25 mai, leur fête de la nativité. Cette date considérée de la libération, marque la reconnaissance officielle de l’église Kimbanguiste par le gouvernement congolais en 1959, leur permettant de pratiquer librement leur religion.
Simon Kimbangu, né en 1887, est devenu une figure de proue de la résistance spirituelle contre la domination coloniale belge. Son mouvement religieux, le kimbanguisme, prônait la libération spirituelle et physique des Congolais, et ses enseignements ont inspiré de nombreux mouvements de résistance à travers le pays.
A l’international, la journée du 25 mai est reconnue comme celle de la Résistance Africaine. Elle est dédiée à la commémoration des luttes menées par les peuples africains contre la colonisation et l'oppression. Cette journée trouve ses origines dans les divers mouvements de libération qui ont marqué le continent africain, rappelant les sacrifices et les exploits de ceux qui ont combattu pour l'indépendance et la justice. Elle sert de rappel pour éveiller les consciences et inspirer les générations futures à poursuivre la lutte pour la liberté et les droits humains.
Des perspectives d’avenir
À la clôture de la conférence, plusieurs propositions et solutions ont été mises en avant pour éveiller la conscience de la jeunesse congolaise. Les participants ont souligné l'importance de l'éducation civique, de la promotion de l'entrepreneuriat local, et de la valorisation des figures historiques de la résistance congolaise. Ils ont également insisté sur la nécessité de créer des plateformes de discussion et de formation pour les jeunes, afin de leur donner les outils nécessaires pour devenir des acteurs de changement dans leur pays.